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Prêt de la couronne du dais de Ranavalona III

Nous relayions hier l’annonce d’un projet de loi relatif à la restitution de biens culturels à la République du Bénin et à la République du Sénégal. Pour faire suite, nous publions aujourd’hui un communiqué de presse émanant de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat relatif au prêt, et au départ de la couronne du dais de Ranavalona III vers Antananarivo. 


Communiqué de presse de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, présidée par Laurent Lafont (Union Centriste – Val de marne)

Paris, le 5 novembre 2020

Prêt de la couronne du dais de Ranavalona III : une initiative malvenue qui bafoue une nouvelle fois l’inaliénabilité des collections et la nécessaire autorisant du parlement

Quelques heures à peine après avoir débattu en séance publique des modalités de retour de 26 pièces du trésor d’Abomey à la République du Bénin et du sabre dit d’El Hadj Omar Tall à celle du Sénégal, les membres de la commission de la culture du Sénat son stupéfaits d’apprendre, par voie de presse, le départ, dans la nuit, vers Antananarivo, de la couronne du dais de Ranavalona III, conservée depuis 1919 au Musée de l’armée.

Ce retour précipité et en catimini, effectué au mépris de toute consultation de la représentation nationale, seule autorité compétente pour autoriser la sortie de ces biens des inventaires nationaux, illustre de nouveau la tentation du Gouvernement de faire systématique prévaloir des enjeux diplomatiques sur l’intérêt culturel, scientifique et patrimonial des biens composant les collections publiques françaises. Ces biens, juridiquement inaliénables, ne sont pourtant pas accessibles au gré de l’évolution des relations internationales.

Au regard de cette initiative malvenue et compte tenu de l’ampleur que pourrait prendre la question de ces retours dans les années à venir, le Sénat appelle de ses vœux la création rapide du Conseil national de réflexion sur la circulation et le retour des biens culturels extra-européens qu’il vient d’introduire dans le projet de loi du Gouvernement relatif au retour de biens culturels à la République du Bénin et du Sénégal.

Ce conseil constitue plus que jamais un garde-fou nécessaire permettant de garantir un examen scientifique des demandes émanant des pays tiers et d’éclairer, avant l’engagement de toute négociation diplomatique, la décision des autorités politiques.