Antoine Raspal, Pinxit

Antoine Raspal, Pinxit

Après avoir été mis à l’honneur cet été au Musée Provençal du Costume et du Bijou de Grasse, Antoine Raspal (1738-1811) est au cœur de Pinxit, une exposition qui s’ouvre le 7 octobre au musée Réattu d’Arles.

Ce petit-fils de sculpteur, né en 1738 à Arles, s’ancre comme une figure marquante du paysage artistique provençal du XVIIIe siècle. Bien connu des collectionneurs d’art textile, source majeure d’inspiration chez le couturier Christian Lacroix, celui qui incarne « l’élégance arlésienne » n’en reste pas moins un artiste complet – du peintre au dessinateur en passant par le graveur – dont l’œuvre est aussi rare qu’éclectique. En association avec Fragonard Parfumeur, le musée Réattu propose un voyage aux confins de l’univers d’Antoine Raspal ; une rétrospective dans l’histoire sociale et artistique d’Arles, à la rencontre de la haute bourgeoisie et de l’aristocratie de l’époque.

Cette exposition inédite met en lumière l’intimité d’un peintre peu connu du grand public ; celle d’un retour aux sources, lorsque l’élève quitte l’Académie Royale pour revenir sur ses terres natales, éternel vivier de son impulsion créatrice. Fidèle à ses origines, la peinture d’Antoine Raspal est tel un théâtre de vie : de ses portraits intimes jusqu’aux scènes brossant le reflet de la riche société arlésienne, l’univers de l’artiste est empreint de son histoire personnelle et familiale. En effet, si la peinture s’est imposée comme une évidence pour Antoine Raspal, il y est initié par Guillaume de Barrême, un portraitiste entretenant une relation avec sa sœur aînée. A la mort de son ami et mentor, en 1775, Antoine Raspal reprend le flambeau en formant à son tour l’un de ses enfants, l’illustre Jacques Réattu – lauréat du Grand Prix de Rome en 1790. Reconnu pour son excellence dans l’art du détail, passé maître dans la représentation des couleurs, des drapées et des belles matières, Antoine Raspal puise son énergie créatrice dans l’atelier de couture de ses sœurs – qui habillèrent les fameuses « Arlésiennes » – en témoigne son huile sur bois L’atelier de couture en 1780. L’histoire d’un peintre, donc, marquée du sceau familial, et dont les œuvres exposées à Arles s’imposent comme autant de miroirs de la société arlésienne de l’Ancien Régime.

Texte : Léa Houtteville

Crédit visuel : Antoine RASPAL, L’atelier de couture, vers 1780, huile sur bois. Collection musée Réattu Ph. Michel Bourguet, 2017