Jean-Michel Fauquet

Jean-Michel Fauquet

Le Musée de la photographie Charles Nègre, à Nice, accueille une exposition du photographe français Jean-Michel Fauquet (1950-). Cent cinquante œuvres seront à admirer du 20 octobre au 21 janvier.

L’œuvre du photographe plonge quiconque les regarde dans un abîme de réflexion. L’artiste, né en 1950, maîtrise si bien tous les procédés de création dans son atelier parisien, qu’il en devient alchimiste. Après une décennie au Canada où il enseigne la photographie, c’est en France qu’il s’établit pour créer. Sa signature se reconnaît au premier coup d’œil, unissant deux pratiques artistiques : la peinture à l’huile et le dessin sur des tirages argentiques. Tantôt photographies, tantôt dessins, le spectateur s’y perd. Tantôt photographies, tantôt peintures, l’observateur s’interroge.

Ses photographies proches de l’esthétisme des daguerréotypes dévoilent la perception qu’a l’artiste de la lumière et des formesJean-Michel Fauquet emmène notre oeil dans un univers où le noir et le sombre dominent à tel point qu’ils en constituent le sujet principal. Peu de contrastes, ambiances pesantes, oppressantes, ses compositions vibrantes n’en étouffent pas pour autant la lumière, présente par négation. Ce procédé reprend l’idée du négatif, et met en perspective la présence de la lumière.

Utilisant des procédés actuels, le rendu est d’un autre âge, d’une autre ère. Jean-Michel Fauquet admet lui-même qu’il « est chargé d’une histoire qui va bien avant sa naissance ». Il retourne au néolithique et emmène le monde avec lui. Ses portraits dévoilent dans une même gamme chromatique des entités qui hurlent le silence.

Ses natures mortes, quant à elles, sont délibérément inexpliquées, faites de matériaux aussi simples que le carton et la ficelle, offrant ainsi toute possibilité d’interprétation, du souvenir à la réalité de ce que nous voyons. Jean-Michel Fauquet, par cette simplicité, ne s’érige pas sur l’Olympe mais à égalité d’yeux avec ceux dont il partage ses clichés.

Vernissage le jeudi 19 octobre 2017.

 

Texte : Siham Zaïd

 

Crédit visuel : Jean-Michel Fauquet, Sans titre, 2016 © Fauquet / La Pionnière