Terrence Musekiwa – Notions of Time

ChatGPT a dit :

///Astrid Vialaron

Chez Terrence Musekiwa, le passé n’est jamais mort : il palpite sous la surface des pierres, murmure au creux d’un combiné téléphonique désuet, s’insinue dans les creux du cuivre et du jaspe rouge. Avec Notions of Time, l’artiste zimbabwéen propose une méditation sculpturale dense, à la croisée du sacré et du terrien, de la mémoire et de la matière.

Ses sculptures — têtes taillées dans l’opale, la serpentine ou la springstone — semblent écouter le temps. Lisses ou rugueuses, elles deviennent les visages muets d’un héritage ancestral, autant que les témoins d’un monde qui mute. À leurs côtés, d’anciens téléphones à cadran veillent. Muets eux aussi, ils dialoguent pourtant, en tant qu’icônes d’une modernité fanée.

Musekiwa ne s’arrête pas là. Il tisse ses œuvres d’objets hétéroclites – câbles, cauris, compteurs d’eau, bijoux – que l’on pourrait croire sortis d’un rêve post-industriel. Le jaspe rouge y joue le rôle de talisman, le cuivre devient langage, et la tapisserie de soie, une couverture d’héritage, enveloppe le présent des traces du passé.

Parmi les œuvres phares de l’exposition, Muzvuva mhosva capte immédiatement le regard. Trois mains en fil de cuivre torsadé et en laiton poli, figées en plein mouvement comme en pleine marche, forment un triangle fragile autour d’un unique cauri lumineux. La composition, aussi élégante que symbolique, repose sur une base de springstone où sont sculptés trois cœurs discrets, chacun tourné vers un temps : le passé, le présent et un futur à peine esquissé. Dans ce geste sculptural, Terrence Musekiwa interroge notre rapport au temps, à la transmission, mais aussi à la responsabilité que chaque époque porte envers l’autre.

Cette pièce, à l’image du reste de l’exposition, s’inscrit dans une installation collective où chaque sculpture garde son autonomie tout en dialoguant avec les autres.

Reflets de pierres, regards figés et récits en suspens : chez Terrence Musekiwa, le temps s’incarne dans la matière. Les visages sculptés nous regardent autant qu’ils nous traversent, entre mémoire et futur incertain. Une exposition qui invite à repenser ce que l’on reçoit, ce que l’on garde, et ce que l’on transmet.