Équinoxe coréen à la Galerie See

L’Association des Jeunes Artistes Coréens et SEE Galerie s’associent pour mettre en valeur les éclectiques œuvres de 29 jeunes artistes coréens.

 

 ///Astrid Vialaron

 

 

Cette exposition résonne comme une célébration placée sous le signe de l’équinoxe d’automne, cet événement astronomique aussi furtif que symbolique, où le soleil traverse l’équateur céleste pour entamer sa course vers le sud. Instant de bascule, point d’équilibre, ce moment cosmique trouve ici une résonance sensible dans les œuvres présentées : comme si chacune, à sa manière, cherchait à capter une vibration, une transition, un glissement.

On retrouve cette inspiration au fil des œuvres, qui, malgré la diversité de leurs médiums et sujets, semblent toutes animées d’une même énergie colorée. Les formes y sont explorées avec une singulière liberté : certaines s’évanouissent dans la matière, d’autres surgissent dans une composition rigoureusement pensée.

Les teintes éclatent et nourrissent l’imaginaire, avec les bleus si profonds d’Hyewon Lee, les anges sans visages d’Hyojin Lim, ou encore les souvenirs pailletés de Seoyeon Park.

 

 

On note également un jeu des frontières de l’art et du non-art, qui se déploie avec humour dans différentes œuvres. Dans l’installation de Jaeyoung Kim, enfermant ses pseudos-poissons en sachets, visibles depuis la vitrine de l’exposition, ailleurs, ce sont les ready-mades de Cheyon Woo. Ce dernier, dans une démarche plus conceptuelle, détourne les outils mêmes de l’accrochage – chariots, cadres, papier bulle – pour en faire des sculptures. Ces objets techniques, rendus visibles, soulignent l’infrastructure souvent oubliée de l’exposition : l’installation et l’accrochage, l’avant et l’après.

Cheyon Woo joue également avec la posture contemplative du spectateur : qui remarquera ces œuvres et les reconnaîtra comme telles ? En quoi se distinguent-elles des objets divers accrochés en hauteur sur les murs blancs de la galerie ? 

 

 

Fondée en 1983, l’AJAC offre ici un terrain d’expérimentation où la jeune création ose brouiller les repères, interroger l’espace, la matière, et ce que signifie encore représenter.

Découvrez les œuvres d’une trentaine de jeunes artistes coréens, jusqu’au 28 septembre, à la Galerie See.

 

crédit photo : Thomas MARTIN

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