Jean Fautrier (né le 16 mai 1898 à Paris; mort le 21 juillet 1964 à Châtenay-Malabry) est un peintre français.
Il est, avec Jean Dubuffet, le plus important représentant du courant de l’art informel. Il est aussi un pionnier de la technique de haute pâte.
A la mort de son père, au début des années 1910, il s’installe avec sa mère à Londres et est admis à la Royal Academy dès l’âge de quatorze ans. En 1917, il s’engage dans l’armée et s’installe à Paris après la guerre et expose pour la première fois en 1921.
Il expose ses premiers tableaux à la Galerie Fabre en 1923. Durant l’année 1927, il réalise une série de peintures (portraits, natures mortes, animaux écorchés, nus, paysages) où la couleur noire domine tout en restant une peinture figurative. Jusqu’en 1933, date à laquelle prend fin son contrat d’exclusivité, il se partage entre sculpture et peinture ; il réalise notamment des gravures pour l’édition illustrée de l’Enfer de Dante préparée par Gallimard (qui n’aboutira pas).
Alors à court de ressources, Fautrier devient pendant cinq ans moniteur de ski en Savoie ; il se remet toutefois à peindre dès 1937. En 1943, il réalise sa vingt-deuxième et dernière sculpture, la grande Tête d’otage. La même année, arrêté par la gestapo allemande, il fuit Paris et trouve refuge à Châtenay-Malabry. C’est là que le projet des Otages voit le jour : ces peintures seront exposées en 1945 à la galerie Drouin suscitant une vive admiration de l’intelligentsia parisienne (voir Tête d’otage 1945).
Dans les années qui suivent, Fautrier travaille à l’illustration de plusieurs ouvrages, parmi lesquels L’Alleluiah de Georges Bataille, et enchaîne sur une série consacrée aux petits objets familiers.
En 1950, il invente à l’aide de sa compagne, Jeanine Aeply, un procédé complexe mêlant reproduction chalcographique et peinture permettant de tirer ses œuvres à plusieurs exemplaires, procédé qui lui permet la réalisation des Originaux multiples.
En réaction à l’invasion de Budapest par les russes en 1956, il reprend le motif des Otages pour la suite des Têtes de partisans, variations sur le vers « Liberté, j’écris ton nom » de Paul Éluard . Enfin jusqu’à sa mort qui survient en 1964, Fautrier brosse des tableaux d’inspiration plus structurée où se superposent stries, lignes colorées et grilles à plusieurs côtés.