Blazing Grace à l’Institut suédois

L’institut suédois consacre son espace d’exposition jusqu’au 21 septembre à des réalisations toutes aussi originales que expressives.
Blazing Grace est une exposition collective centrée sur l’art verrier de cinq des créateurs les plus prometteurs d’aujourd’hui.

 

 ///Melian Pussey

 

Ce sont les œuvres de cinq artistes réputés dans l’art du verre, Maria Bang Espersen, Hanna Hansdotter, Peter Hermansson, Fredrik Nielsen et Kirsten Vikingstad Hermansson, qui sont mises à l’honneur. L’exposition offre une vision de la production contemporaine, marquée par la mobilisation d’un savoir-faire artisanal et d’une recherche de renouvellement artistique. Markus Emilsson, commissaire en charge de ce projet, place ces travaux dans une large tradition verrière, adoptant un regard critique sur son histoire.

Blazing Grace renvoie au mouvement Swedish Grace dont le succès au vingtième siècle a positivement impacté l’industrie suédoise (pour en savoir plus sur le style Swedish Grace, voir le catalogue d’exposition Swedish grace : art and design in 1920s Sweden , Robach Cilla (dir.), (Stockholm, NationalMuseum, du 24 février au 28 août 2022), Stockholm, Nationalmuseum, 2022). 

Les exposants présentent une multitude de manières de façonner et travailler le verre au travers de leurs méthodes respectives. Les structures variées investissant l’exposition, tantôt transparentes, opaques, tantôt délicates, massives, sont les résultats de processus techniques distincts. La plupart d’entre eux laissent une place considérable à des facteurs aléatoires, comme Maria Bang Espersen et Hanna Hansdotter. Maria Bang Espersen replie successivement le verre fondu avant de le façonner à la main. Les résultats diffèrent selon les tentatives, donnant un caractère expérimental à sa pratique.

 

Hanna Hansdotter, quant à elle, fabrique des moules en plaque de fer soudées depuis lesquels le verre se dilate avec une liberté partielle. Les produits finaux prennent des formes complexes incluant des effets évocateurs de débordements, d’écoulements. 

 

Des procédés plus classiques se voient mêlés à un langage visuel contemporain, notamment chez Peter Hermansson. Imprégné d’une culture graffiti, commune à Fredrik Nielsen, il incorpore une esthétique adjacente à des réalisations reprenant une technique suédoise (le graal) de superstition de couches du début vingtième siècle. 

 

Ces univers croisés formant un ensemble haut en couleurs se voient également pourvus de contrastes saisissants. L’œuvre de Kirsten Vikingstad Hermansson propose des assemblages opaques et massifs, s’éloignant de la finesse associée avec le matériau employé. La texture de ses créations est obtenue à l’issue de plusieurs étapes comprenant la fusion de nombreuses teintes, qui après moulage sont retravaillées avant d’être chauffées et assemblées. 

 

 

Fredrik Nielsen associe ses sculptures en verre à des socles tagués tout en passant la plupart de ses pièces à la bombe de peinture. En dehors du caractère composite que ces ajouts confèrent à ses travaux, l’aspect de leur surface est variable. Le verre n’est pas uniforme, pouvant regrouper à la fois des parties transparentes et opaques, tout en étant agrémentées de fissures. 

 

 

 

---