La galerie Protée présente du 31 mai au 27 juin les œuvres récentes de l’artiste Claudie Laks.

Claudie Laks nous fait vivre une explosion de couleurs. Tel un feu d’artifice le soir du nouvel an, tels des confettis que l’on aurait jetés dans les airs et qui, suite à la gravité, se serait éparpillés joyeusement sur le sol, des nuances éclectiques se regroupent sur le même tableau dans une dynamique enivrante.

Les taches de couleur composant les toiles ne sont pas disposées par simple aplat de peintures, elles sont marquées, presque violemment par le pinceau de l’artiste. D’un seul geste, comme lorsque l’on veut faire marcher un stylo à bille, presque vidé de son encre, en gribouillant brutalement sur une feuille, Claudie Laks laisse percevoir les lignes qui se fracturent par les mouvements de sa main, du haut vers le bas, de la droite vers la gauche, ou en mouvement circulaire créant ces constellations de points agencés. Dans un besoin irréfrénable d’apposer la matière sur le support, l’artiste applique les teintes dans une énergie intense qui laisse parfois des gouttes de peinture couler et se superposer, n’ayant pas eu le temps de s’accrocher à la base.

Des toiles blanches monumentales se voient ainsi transformées en terre fertile où les couleurs poussent et font surface, tels de jeunes bourgeons qui auraient éclos. Claudie Laks semble semer des graines de différentes teintes sur la surface des tableaux : un peu de rouge par ci, puis du vert par là, pour ensuite rajouter du bleu, du jaune, et toutes celles que son intuition lui suggère. Comme un champ de blé après avoir été labouré, la toile voit alors ces nuances exploser et surgir des profondeurs de la matière. La blancheur des extrémités du support est laissée immaculée, telle la structure d’un ring de boxe, la peinture devient un champ de bataille, où les couleurs luttent dans un combat pourtant doux et poétique.

Texte : Angèle Imbert

Crédit Visuel : Claudie Laks, Leaudelac, 2017, 218 x 255 cm