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Patchwork – Patchwords, autour de Marcel Alocco

La Peinture en Patchwork, « Peinture ? peinture ! », Fragment n°42, 1975 © Grégory Copitet - Enseigne des Oudin

En avril et mai, Laurence Verdier, Atelier en roue libre et l’Enseigne des Oudin organisent le cycle « Patchwork – Patchwords » en proposant des ateliers d’écriture et de création autour des œuvres de Marcel Alocco.

 

/// Mathilde Mascolo

 

Marcel Alocco, Fragment du Patchwork (F.P.) n° 239, 1985
Marcel Alocco, Fragment du Patchwork (F.P.) n° 239, 1985

« Avec son bout-à-bout, ses ajouts de tissu successifs infinis, [il est] ne collection amorphe de morceaux juxtaposés, dont le raccordement peut se faire d’une infinité de manières ». Deleuze et Guattari ont parfaitement réussi à définir dans Mille Plateaux la pratique du patchwork. Art de recyclage, il permet la mise en relation de matériaux disparates pour créer de nouvelles alliances.

Ce cycle d’atelier, appuyé sur les œuvres de Marcel Alocco, est un moyen singulier pour relier textiles et textes, couture et littérature. Seront privilégiés les assemblages qui côtoient l’incohérence, le déséquilibre, voir la disharmonie, pourvu qu’ils décuplent l’imaginaire !

 

 

 

 

 

 

 

Un mot sur Marcel Alocco, par Michel Butor

Marcel Alocco, La Peinture en Patchwork, Fragment n°2, 1974 © Grégory Copitet - Enseigne des Oudin
Marcel Alocco, La Peinture en Patchwork, Fragment n°2, 1974 © Grégory Copitet – Enseigne des Oudin

Après des études de lettres modernes à l’Université d’Aix-en-Provence, il revient à la pratique des arts plastiques par la médiation de l’écriture et participe activement à l’« Ecole de Nice » : d’abord Fluxus de 1963 à 1968, (il fréquente George Brecht, Robert Filliou, Arman, Ben, Serge III, …). Il produit des œuvres (Events, Bandes-Objets et Le Tiroir aux Vieilleries) en employant divers matériaux.

Puis de 1966 à 1970, il réunit autour de lui des créateurs niçois dans le groupe INterVENTION, et influencé comme eux par Simon Hantaï, il participe avec Patrick Saytour et Claude Viallat à la création de l’esthétique Supports-Surfaces.
En 1967/68, il travaille sur des draps de lit la transformation des formes confrontées aux conditions d’application, tout en expérimentant avec « L’idéogrammaire » le rapport textes-formes dans la peinture.

Pour lui l’image est l’une des composantes fondamentales de la peinture car, quoi qu’on fasse, Toute peinture fait image. À partir de 1973, il élabore les fragments de « La Peinture en Patchwork » : le tissu est peint, puis déchiré, remonté par couture ou tricotage, traitant en un même processus les couleurs, figures et supports liés, donnant ainsi pleinement sa spécificité au travail plastique. Le détissage de la toile peinte intervient, à partir de 1980, comme moyen de transformation de l’image par le déplacement de fragments de support-couleur.

La technique la plus élémentaire du patchwork, introduisant une dialectique continu-discontinu, y est annexée comme outil d’ouverture pour la création.