Adrien Goudier : peindre l’humain et ses contrastes

De l’acrylique, de la musique, un couteau et un bon verre de vin. Avec cette très sainte trinité, le voilà lancé, prêt à extérioriser ses démons comme le faisait un Bernard Buffet qu’il dit tant admirer. Si l’artiste Adrien Goudier, également sommelier caviste, accorde tant d’importance aux sons qui l’entourent et aux breuvages qu’il consomme en peignant, c’est parce que ceux-ci sont systématiquement déterminants dans la réalisation de chacun de ses tableaux dont la création revêt un aspect ritualisé. La musique, en fonction de son rythme, tout comme la matière et le toucher du vin, dicte la délicatesse de ses gestes, la nuance et la complexité des humeurs de ses personnages.

Avec ses aplats ou ses doigts, il pare ses toiles de noir et de blanc. Depuis peu, il ajoute quelques touches de couleur, pour mieux caractériser la chair, le corps à vif et les contrastes. Les traits du visage sont synthétiques. La rigueur des contours nous évoque la précision des machines industrielles. Ses portraits croqués sont peints dans la spontanéité. L’artiste, héritier de l’art brut laisse le flux de ses pensées s’exprimer librement, ce qui peut être matérialisé sur toile par la saisissante noirceur des tracés et par sa soif de peindre en un seul jet.