Anima Animus, Ruta Jusionyte

Anima Animus, Ruta Jusionyte

Du 1er septembre au 6 octobre, la galerie Schwab Beaubourg présente les sculptures de l’artiste lituanienne Ruta Jusionyte, dans son exposition Anima Animus.

Exilée à Paris après l’obtention de son diplôme d’Ecole Supérieur des Beaux Arts dans son pays d’origine, la Lituanie, Ruta Jusionyte est contrainte de choisir la sculpture pour ne pas faire de l’ombre à son père peintre. Ayant grandit dans un pays occupé par la République d’Union Soviétique, l’artiste rêve d’ailleurs et de liberté. C’est ainsi que naissent ces petites créatures fragiles, semblables à des elfes, le visage neutre et le regard lointain. Malgré leur échelle humaine elles ne dépassent pas la taille d’un enfant et le sentiment d’attachement à leur égard est inévitable. Les petit corps dénudé sont maculés de trous, bosses et cicatrices ― traces du geste de l’artiste qui sculpte la terre cuite à l’image de son vécu.

Ruta Jusionyte s’inspire des contes de son enfance, de la mythologie (Les trois grâces, 2018) ou de sujets religieux (Stabat Mater, 2018). A travers les êtres hybrides, chimères, animaux réels et fantastiques qui font parti de son univers, l’artiste pose des questions sociétales et relationnelles. Une figure féminine est souvent représentée avec un animal, comme dans La fille et le lapin ou La fille et le lion. Le but est d’essayer de comprendre l’homme, symbolisé par des métaphores comme un être bestial, à travers les yeux de la femme. Des corps d’animaux sont donnés afin d’excentrer leur caractère : le lion et l’ours pour la force ou le lapin pour le désir. Dans sa sculpture de bronze Le Minotaure, la figure de l’homme bestial dirigé par ses désirs et pulsions primaires est poussé à son paroxysme. Le corps humain est questionné, mais aussi le rapport relationnel entre l’homme et la femme. La parité, l’équilibre et l’égalité sont perçu à travers le regard d’une artiste femme, mère, chef-d’entreprise et amoureuse.

Entre personnages attachants et créatures troublantes, la frontière est fragile. « Le sommeil de la raison produit des monstres », cite-t-elle Francisco de Goya. Ses êtres font penser à ceux de Jean Rustin, avec lequel elle a exposé en 2011 à la galerie Alain Rouzé. On retrouve dans l’art de Ruta Jusionyte ce questionnement sur l’humanité, par le biais de personnages qui semblent fantastiques et pourtant nous ressemblent tant.

Texte : Marilou Mercier

Visuel : Ruta Jusionyte, La fille et le lapin, 2018,  70 x 50 x 27 cm, terre cuite

Galerie Schwab Beaubourg

  • Adresse : 35 rue Quincampoix
  • Code postal : 75004
  • Ville : Paris
  • Pays : France
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Galerie Schwab Beaubourg

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