Antoni Clavé et ses inspirations japonaises révélées à Clavé Fine Art

« Clavé a traversé le prisme de l’Extrême-Orient comme Alice le miroir ; de l’autre côté il y avait, dans « la peinture du monde qui passe », une préhension de la vie et du temps, un message poétique exprimé par une sorte d’énergie rythmée dont la calligraphie détermine l’espace et nourrit la sève » écrivait Pierre Cabane en 1990. En couchant ces mots, il décrivait le voyage entamé par l’artiste Antoni Clavé au Japon en 1986. À cette époque, les expositions consacrées à Clavé se multiplient partout dans le monde. Poussé par cet élan voyageur, l’artiste gagne en notoriété dans son pays natal, l’Espagne. Il expose aux États-Unis, en Italie, et en France, qui deviendra son pays d’adoption. Pourtant, rien ne prédestinait l’homme à devenir l’artiste majeur du XXème siècle qu’on connaît aujourd’hui. À 13 ans, Antoni Clavé devient peintre en bâtiment pour aider sa famille. Très vite attiré par le côté artistique de cette pratique, il étudie à l’École des Arts et Métiers de Barcelone. Il réalise des affiches de films et s’intéresse à l’illustration. Il donne naissance à un style unique caractérisé par un jeu des textures et des matières. Son œuvre atteint cependant une dimension toute nouvelle après son voyage au Japon.

Fasciné par le brouhaha des rues animées de Tokyo, les néons et le symbole que représentait cette nation en plein essor industriel, Antoni Calvé nourrit désormais sa pratique de calligraphie. Il est admiratif de l’ukiyo-e, ce genre d’art japonais dépeignant la vie quotidienne en peintures ou en estampes sur bois. Il tire du Japon le soucis du détail, l’expressivité des couleurs et l’amour de l’harmonie dans ses compositions. Durant son séjour, il capture comme un collectionneur à l’aide de son appareil photo des souvenirs qui lui serviront de terreau une fois en France.