Auguste Herbin, le maître révélé : une rétrospective inédite

Auguste Herbin, le maître révélé : une rétrospective inédite

Le musée de Montmartre se distingue comme le premier musée parisien à consacrer une rétrospective du peintre moderniste Auguste Herbin, encore méconnu alors qu’il a contribué à toutes les ruptures créatives du XXème siècle. Cette exposition, du 15 mars au 15 septembre 2024, retrace les sept périodes de création de Herbin : postimpressionnisme, fauvisme, cubisme, objets monumentaux, nouvelle figuration, première et seconde abstraction. L’objectif est de repositionner Herbin à sa juste place dans l’histoire de l’art moderne.

 
 
 
///Romane Lamisse
 
 
 
 
Auguste Herbin, Route muletière et Maison à Céret,1913 ©MAM ©Musée Montmartre – Prise de vue personnelle

 

 
 
 
 

Le musée de Montmartre rend justice à ce peintre secret alors qu’il se révèle être un important participant de l’histoire de l’art moderne. Repéré par les plus grands marchands du XXème siècle, Auguste Herbin a été de toutes les expositions ayant forgé l’histoire des avant-gardes. Ses œuvres figurent dans les collections les plus mythiques du XXème siècle naissant, de Wilhelm Uhde, Henry Simms, Sergueï Chtchoukine et Ivan Morozov. Dès 1905, il est exposé dans toute l’Europe parmi les premiers peintres fauves, et en 1908, il présente des œuvres cubistes au Salon des Indépendants. En 1909, Auguste Herbin s’installe dans l’atelier cédé par Picasso, le Bateau-Lavoir à Montmartre et va y vivre et créer pendant dix-huit ans. Ainsi, le musée de Montmartre est le lieu propice pour mettre à l’honneur l’œuvre de cette grande figure de l’abstraction montmartroise.


Dès 1913, il a déjà une carrière internationale remarquée par la critique française et étrangère.

 
 
 
Auguste Herbin, La Famille, femmes et enfants, 1914 ©MAM ©Musée Montmartre – Prise de vue personnelle
 
 
 

Après une phase de retour au réalisme, Herbin devient dans la France de l’entre-deux-guerres un pionnier et promoteur d’une abstraction pure, combinant humanité et clarté. Ses reliefs et objets monumentaux des années vingt, uniques en France mais incompris, le positionnent au sein de l’avant-garde internationale. Sa volonté de renouveler l’art, grâce à l’utilisation d’un langage abstrait, géométrique et coloré, de sorte qu’il soit accessible à tous et investisse chaque domaine de la vie, est contemporaine des mouvements constructiviste et De Stijl.


En 1936, son travail est inclus dans le catalogue de l’exposition « Cubism and Abstract Art » du Musée d’art moderne de New York.

 

 
 
Auguste Herbin ©Musée Montmartre – Prise de vue personnelle
 
 
 
 
Dans la seconde moitié du XXème siècle, l’influence d’Herbin ne cesse de croître. Son ultime langage pictural se veut un alphabet plastique à visée universelle, animé par la conscience de l’absolu comme l’écrivit Jean Cassou. Il crée un système révolutionnaire de correspondances entre des formes géométriques, couleurs, lettres et notes de musique qui lui permet de se renouveler constamment tout en renonçant à l’objet. Cette méthode où la couleur et la forme fusionnent parfaitement déterminera le renouveau de l’art abstrait géométrique après 1945. Auguste Herbin devient un modèle de l’art abstrait pour toute la nouvelle génération de l’Op Art et de l’art cinétique, des mouvements qui utilisent les formes et les couleurs pour créer des effets de mouvement et de vibration.

 

 

Le musée de Montmartre invite le public à redécouvrir l’œuvre magistrale de cet expérimentateur infatigable, trop longtemps injustement oublié. Une occasion unique de suivre le parcours d’un peintre qui a marqué l’histoire de l’art moderne par une création toujours originale, sensible et colorée.

 
 

 

Musée de Montmartre – Jardins de Renoir