En 2022, les Rencontres d’Arles questionnent la notion de visibilité en mettant à l’honneur des luttes, des époques et des territoires méconnus de la création photographique. C’est une édition pleine de découvertes et de relectures de l’Histoire : « Une avant-garde féministe des années 1970 » revisite l’usage de la photographie comme outil d’émancipation ; « Babette Mangolte » documente la scène foisonnante de la danse à la performance du New York des années 1970. Gaëlle Morel propose un nouvel éclairage sur Lee Miller ; « Un monde à guérir » porte un regard critique sur cent soixante ans d’imagerie humanitaire.
Avec « Si un arbre tombe dans une forêt », les jeunes commissaires de « Untitled Duo » posent un regard investigateur sur la mémoire issue du colonialisme et des traumatismes de l’altérité.
Aux Amériques, culture et biodiversité autochtones sont liées par une lutte historique pour leur survie. Ainsi, quand « Ritual Inhabitual » nous alerte sur l’expansion vertigineuse de l’agroforesterie au Chili, Bruno Serralongue documente la lutte du peuple sioux pour protéger ses terres ancestrales face à l’expansionnisme de l’industrie des hydrocarbures.
C’est une photographie de Mitch Epstein qui fait l’affiche du festival, dont l’exposition « En Inde, 1978-1989 » est à retrouver à l’abbaye de Montmajour.
Catalogue des Rencontres d’Arles 2022. Visible ou invisible, un été révélé, Sous la direction de Christoph Wiesner (directeur des Rencontres d’Arles), Paris, Actes Sud, 2022, 19 x 25,3 cm, 360 pages, 250 illustrations en couleur, relié – 48 euros