En art et couture, le Louvre tisse des liens 

En art et couture, le Louvre tisse des liens 

Dans les ailes Sully et Richelieu, le Musée du Louvre expose les pièces de quarante-cinq maisons et créateurs, dans un dialogue inédit entre mode et objets d’art.

 

 

/// Emma Boutier

 

 

En accord avec son ambition directrice, le parcours de l’exposition n’a rien de conventionnel. Les cultures visuelles des créateurs de mode les plus emblématiques se succèdent au cours d’une déambulation libre. Chaque pièce de haute couture a été placée en regard des oeuvres qui ont inspiré sa conception, révélant la sensibilité artistique de son créateur. Devant ce répertoire commun de savoir-faire et d’images, les frontières entre art et mode s’estompent.

 

De l’objet au vêtement, la circulation des formes

Traversant les imageries associées à chaque période, du Moyen-Âge au Second Empire, le spectateur découvre des échos entre objets et vêtements. Un ensemble Chanel en tissus brodé signé Karl Lagerfeld devient ainsi la transposition contemporaine d’une commode XVIIIe siècle à décor de vernis Martin bleu.

 

 

CHRISTIAN DIOR, JOHN GALLIANO, Collection Haute Couture Automne/Hiver 2004-2005. Robe en moire brodée et velours façonné. Dior Héritage, Paris. © Musée du Louvre – Nicolas Bousser

 

 

Le dialogue est parfois moins explicite. Au lieu de suivre cette logique transposition, certains vêtements évoquent l’atmosphère, l’esprit d’une époque passée. Pour la maison Dior, John Galliano inscrit une pluralité de références à l’Europe du XIXe siècle dans les plis d’une robe en moire et velours. L’esprit orientaliste et les fastes de l’Empire s’y accordent harmonieusement, suivant une appréhension subjective du contexte historique.

 

Des robes postmodernes ? 

Loin d’être de simples hommages, les pièces ont aussi des choses à dire. Avec sa robe « Cage », Jean-Paul Gaultier inscrit sa création dans l’histoire de la mode. En surimposant la structure, il se livre à un détournement de la crinoline – une étoffe qui servait à rehausser les jupes à la cour de l’Impératrice Eugénie.

En restant fidèle à l’esprit de la marque, Gaultier renverse la fonction d’un élément pensé pour être caché, contrant les usages de l’époque et manifestant avec audace l’évolution des moeurs.

 

 

JEAN PAUL GAULTIER, JEAN PAUL GAULTIER, 2008-2009. Collection Haute Couture Automne/Hiver 2008-2009. Collection Les Cages, passage 51 « Calligraphie ». Fourreau en mousseline et paillettes amazone revoilées de fine dentelle, porté sous une robe longue à buste-cage « mannequin d’osier » en satin de soie canari et merle prolongé en volutes-serpentins. Jean Paul Gaultier, Paris. © Musée du Louvre – Nicolas Bousser

 

 

Qu’elles suivent un langage de l’évocation, par l’affluence discrète de motifs, ou de la référence directe, la présence de ces pièces de créateurs dans le parcours conduit à une redécouverte des collections du Louvre à travers un prisme neuf.

 

Musée du Louvre

  • Adresse : Entrée Pyramides, entrée Richelieu, entrée Carrousel du Louvre, 99 rue de Rivoli
  • Code postal : 75001
  • Ville : Paris
  • Pays : France
  • Tel : 01 40 20 50 50
  • Site Internet : www.louvre.fr
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Musée du Louvre

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