En suspens, les œuvres de Walaa Dakak à la Galerie GNG

En suspens, les œuvres de Walaa Dakak à la Galerie GNG

Du 18 juin au 27 juillet, la Galerie GNG accueille une exposition fascinante de l’artiste syrien Walaa Dakak, mettant en lumière deux séries de peintures et dessins au fusain. Ses œuvres, situées à la frontière entre abstraction et figuration, explorent des thèmes de l’attente, de la mémoire et du mal du pays.

/// Romane Lamisse      

Walaa Dakak, La Pluie, 2010. © Galerie GNG
 
 
 
La pluie comme symbole de l’attente
 
Walaa Dakak utilise le motif de la pluie comme métaphore puissante de l’attente : « En Syrie, comme dans beaucoup d’endroits dans le monde, les gens chantent, dansent et prient pour que vienne la pluie. La pluie est le plus archaïque symbole de l’attente dans les mythes anciens. » explique l’artiste.

Le motif de la pluie est synthétisé grâce à un trait d’un rare équilibre entre spontanéité et maîtrise. Au moyen de motifs circulaires répétés ou de superpositions de lignes déclinées en cinq nuances de noir qui dégoulinent, il illustre la chute de la pluie et son impact sur une surface d’eau, créant des ondes de choc concentriques.

Chaque œuvre devient une fenêtre ouverte sur la condition humaine, capturant cet état de suspension entre le passé et l’avenir, la mémoire et l’oubli, l’incertitude et l’espoir. L’image d’une goutte de pluie flottant entre ciel et terre avant de toucher le sol symbolise parfaitement cette dualité.

Walaa Dakak, La Pluie, 2012. © Galerie GNG

Walaa Dakak, en Attandant, 2019. © Galerie GNG

Mémoire floue

La Galerie GNG expose également des grands formats de la série « Mémoire floue ». Ces œuvres dialoguent avec la série sur la pluie à travers des paysages presque abstraits où la ligne graphique, héritée de la formation de graveur de Dakak, laisse place à de grands aplats diffus.

Installé depuis vingt ans en France et n’ayant pas pu retourner en Syrie depuis quinze ans, Dakak peint les réminiscences visuelles et sensibles de Soueïda, sa région natale. Ces souvenirs, transformés par son imagination, révèlent le passage du temps et l’abstraction des images par la mémoire. En quelques aplats, il retranscrit la silhouette des montagnes, la lumière des soirs d’été et la terre volcanique sombre de Soueïda.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 

Galerie GNG

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