Eric Bottero et Charles Placide, Paris-Cotonou-Paris VIII

Eric Bottero et Charles Placide, Paris-Cotonou-Paris VIII
Du 2 novembre au 2 décembre, dans le cadre de sa série Paris-Cotonou-Paris et parallèlement à l’exposition présentée dans son espace du 35 rue Seine, la galerie Vallois – au numéro 41 – présente l’oeuvre des photographes Eric Bottero et Charles Placide.
 Né à Paris en 1968, Eric Bottero débute sa carrière de photographe à l’aube des années 1990, d’abord comme assistant photographe avant de voler de ses propres ailes. Repéré par le magazine PHOTO en 1991, il réalise ses premiers clichés, principalement dans le milieu de la mode. Explorateur des genres et des univers, Eric Bottero plonge ensuite dans la photographie expérimentale, donnant naissance à une série directement issue d’un travail sur les négatifs couleurs. Mais viennent aussi et surtout les voyages entre Paris et Bamako en 1992, début d’une passion pour l’Afrique dont la culture imprègne dès lors son travail mêlant sculpture et photographie. Ses premières créations en terres africaines le font repérer par l’artiste béninois Dominique Zinkpè, également directeur du Centre Art et Culture de Lobozounkpa, au Bénin (et dont les oeuvres sont actuellement exposées au 35 rue de Seine). Lorsqu’Eric Bottero franchit en juin 2017 les portes de son atelier de résidence au Centre, le hasard n’y est donc pour rien. Le travail du photographe est le fruit d’un attachement profond pour la culture béninoise, et toute la spiritualité qui l’entoure. Ses photos en noir et blanc d’hommes masqués, assis à l’arrière d’une voiture ou debout au milieu d’une mangrove, font ainsi écho à l’une des expressions les plus connues de l’art africain : le masque, qui jalonne les étapes de la vie en Afrique. Inspiré, l’oeuvre d’Eric Bottero est telle une plongée envoûtante et énigmatique dans les cultures extra-occidentales. 
 
A ses côtés là-bas, et ici sur les cimaises de la galerie Vallois, Charles Placide est l’un des photographes incontournables de Cotonou au Bénin. Pur autodidacte, l’artiste commence à travailler en studio, avant de photographier les baptêmes, les mariages et tous ces évènements marquants de la vie béninoise. Sa rencontre en 1994 avec le photographe de presse Erick Ahounou amorce un tournant dans sa carrière : il travaille pour le quotidien francais Les Echos, puis en indépendant pour la presse béninoise et comme correspondant de l’agence Reuters et Afrikimages. Mais l’artiste réalise également des photographies d’art ; dans la série de clichés présentée à la galerie Vallois, c’est sur les scènes de vodoun qu’il pose son regard affûté. Dans un pays où l’animisme (les religions traditionnelles) est prédominant, et où les Béninois restent extrêmement attachés au vaudou – ou vodoun, ces fêtes relèvent une symbolique majeure. Sensibles, colorés et empreints d’une forte intensité visuelle, les clichés de Charles Placide nous parlent mieux que quiconque de ce qui fait l’âme de son pays ; une immersion dans la culture béninoise, à la rencontre de ses hommes et de ses femmes. 
 
Deux artistes ; deux regards pour dire et parler d’un pays, sa culture, ses us et coutumes ; telle est l’invitation faite à la galerie Vallois. 
 
Vernissage le jeudi 2 novembre. 
Texte : Léa Houtteville
Crédit visuel : Charles Placide, Fête du Vodoun, Allada Togoudo, Bénin, 2017 ©Galerie Vallois