Hoon Moreau, The Inimitable Ordinary

Hoon Moreau, The Inimitable Ordinary

La Galerie Boa présente du 4 juin au 13 juillet l’exposition The Inimitable Ordinary, qui rassemble le mobilier d’art de l’artiste Hoon Moreau. 

Les créations de Hoon Moreau ne sont pas n’importe quelles œuvres d’art. En plus du but contemplatif et purement esthétique, le mobilier de l’artiste défend un réel désir de joindre à la beauté, l’utilité.

Difficile d’oser poser des objets sur les tables créées par Hoon Moreau, de s’aventurer à ouvrir les portes de son armoire lumineuse ou de ranger des papiers dans le tiroir de son cabinet. L’équilibre de ces pièces paraît tenir à un fil, une stabilité que la maladresse de la main humaine pourrait facilement bouleverser. Aussi fragiles et douces que la nature, les structures semblent s’être emparées de cette dernière pour éclore. Sculptées dans du chêne, les formes apparaissent comme si elles étaient simplement extraites de la matière par l’artiste, utilisant ce que la nature lui offre pour en faire sortir une beauté délicate et travaillée. Les couleurs qui en émanent, dénotent d’une osmose particulière, des bruns profonds se mélangent à un noir charbon, des teintes que nous retrouvons encore une fois dans les bois. 

Mais l’artiste ajoute à ses compositions un élément que nous aimerions bien trouver lors de nos balades en forêt : tel un joaillier qui répare un bijou en y ajoutant de la matière, Hoon Moreau comble les fentes de ses meubles par de l’or. Elle creuse profondément dans le bois, tamponne de l’encre de Chine par-dessus, laissant la lumière se refléter dans les courbes tracées par sa main. En découle ce mobilier qui n’a pas comme simple but de décorer une pièce, c’est un joyau, le résultat fructueux d’un mariage entre nature et art. 

L’inspiration de Hoon Moreau semble tout droit sortie de ses contemplations lors de promenades : le tronc d’un arbre fendu par le temps se retrouve sur la face d’un cabinet, où les fissures sont cette fois remplies par de l’or, les champignons aux pieds d’arbustes, se transforment en Tables enchantées, où le chapeau se voit être aplati pour offrir de l’utilité à la surface. L’artiste s’empare alors de la beauté de la nature et se l’approprie, pour former des pièces aussi belles qu’utiles, créées aussi bien pour être touchées que pour être contemplées. 

Texte : Angèle Imbert

Crédit Visuel : Hoon Moreau, Armoire lumineuse, 70 x 50 x 15 cm, chêne, feuille d’or, et encre de Chine