En partenariat avec le Metropolitan Museum de New-York, le Grand Palais présente une exposition de grande ampleur : la célébration du centenaire de la naissance d’Irving Penn (1917-2009).
La série des « Petits Métiers » du ramoneur au balayeur en passant par le vendeur de journaux ? C’est lui. Les photographies de mode en studio dans le Vogue des années 1950 ? C’est encore lui. Les célèbres portraits de Truman Capote, Alfred Hitchcock ou Marcel Duchamp parfaitement cadrés, isolés de toute ambiance animée, immortalisés dans une petite pièce ? C’est encore et toujours lui.
Le photographe américain a marqué le huitième art de son œil refusant l’éphémère, avide de perfectionnisme et de stabilité. Véritable contre-pied à la photographie si acclamée du spontané !
La dernière grande exposition d’envergure consacrée à Irving Penn date de 2010 à la National Gallery de Londres. Si vous n’avez pas eu l’occasion de vous y rendre, nous vous conseillons vivement de voir celle prévue au Grand Palais. Pourquoi ? L’homme est une figure incontournable de l’histoire de l’art de la photographie, aussi à partir des années 1960 ses clichés avaient la particularité d’être tirés au platine. Par ce procédé artisanal remis au goût du jour, Irving Penn a exploré d’infinies variations en combinant plusieurs négatifs de contrastes nuancés permettant d’obtenir des tirages plus resserrés et de conférer une dimension sculpturale aux sujets. Plus qu’un regard distinct, Irving Penn était un grand technicien de la photographie, un savoir-faire devenu bien rare aujourd’hui.
Texte : Anne-Laure Peressin
Visuel : Irving Penn, Lisa Fonssagrive, 1950.