La profondeur vaporeuse de Berg

La profondeur vaporeuse de Berg

Pour sa première exposition de l’année 2022, la Galerie Claudine Legrand convie l’artiste Berg à exposer ses toiles où paysages placides et personnages solitaires se côtoient dans une paisible sérénité. L’exposition est à découvrir du 10 au 28 janvier.

 

/// Lolita Fragneau

 

Sous le pseudonyme de « Berg », la montagne dans la langue de Goethe, se cache une artiste aussi douce et tranquille que la nature qu’elle représente. Née en 1953 à Roubaix, Anne Pélissier fait ses études aux Beaux-Arts de Tours où elle étudie les techniques anciennes de la peinture. Elle ouvre son propre atelier de copies qu’elle nomme Artemisia en référence à Artemisia Gentileschi, une artiste peintre italienne de l’école caravagesque.

 

Premières lueurs d’automne, 2022, HST, 197 x 130 cm

Travaillant aujourd’hui principalement à Paris, elle est animée par la citation de Léonard de Vinci « Artiste, ta force est dans la solitude, lorsque tu es seul tu t’appartiens entièrement », qu’elle revendique comme un crédo. La solitude, c’est cet instant particulier où l’artiste parvient pleinement à faire corps avec sa création dans un moment d’intimité solennel. Ce sentiment, plus qu’aucun autre, est perceptible sur ses toiles, où règne un calme serein, un silence audible.  

Des couleurs ternes et sombres plongent le visiteur dans une atmosphère nocturne, où la nature se déploie comme un secret qu’on dévoile. Le flou est scandé sur les toiles, offrant au décor une part de mystère inquiétant et sans fin menant soit à une méditation profonde, soit aux questionnements les plus intrigants. Pourquoi cette petite maison est-elle perdue au milieu de nulle part ? Où se trouve ce jardin secret ? Pourquoi cette petite fille occupe-t-elle tout l’espace de la toile, tout en paraissant dans un monde à l’envers ? Tant de questions, auxquelles seul le silence répond, laissant le spectateur se faire sa propre idée de la volonté de l’artiste.

 

La maison du fond, 2022, HST, 100 x 100 cm

Si cette petite fille parait solitaire, si ce couple semble vague et imprécis, c’est peut-être parce que la solitude est ce qui règne dans la vie, peu importe qu’on soit accompagné ou non. Sans être mélancoliques pour autant, les toiles imminemment énigmatiques de Berg parviennent à plonger le visiteur dans une introspection profonde et intime, où le superflu n’a pas de place.

La révérence I, 110 x 110 cm, HST, 2021-2022
 

Galerie Claudine Legrand