La promesse aux aymaras

La promesse aux aymaras

La Galerie Jeanne Bucher Jaeger présente une exposition personnelle consacrée à Guillaume Barth, jusqu’au 28 juin 2025. Entrée dans un désert de sel en péril.

//  Astrid Vialaron

 

​​C’est à Tahua, en Bolivie, que nous transporte cette exposition. Une communauté y vit : les Aymaras, peuple autochtone influencé par l’Occident, bien que profondément ancré dans des traditions ancestrales. La ville est située sur les rives d’un désert de sel, le Salar d’Uyuni, aux abords d’un volcan.

Cette étendue saline devient le théâtre d’un tableau envoûtant, semblable à un mirage aperçu en rêve : la planète Elina, une sculpture réalisée par l’artiste Guillaume Barth, dont « l’atterrissage » sur Terre a eu lieu en 2015.

 


Guillaume BARTH, Elina 2015-2025, la promesse aux
Aymaras, 2025, Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Paris, Marais © Hervé Abbadie, Courtesy Jeanne Bucher Jaeger, Paris-Lisbonne

 

Elina porte un nom parfaitement choisi. Inspiré du mot grec Hélê, signifiant « l’éclat du soleil », il se complète des symboles chimiques Li (lithium) et Na (sodium), éléments constitutifs de cette œuvre. L’eau qui la reflète, et ainsi la fait exister, est aussi l’élément qui causera sa disparition, en la dissolvant lentement, jusqu’à évaporer ce mirage flottant.

Cette apparition prend une valeur particulière à la lumière des enjeux écologiques qui pèsent sur le Salar d’Uyuni — la plus vaste étendue de sel au monde, mais aussi la plus grande réserve de lithium de la planète. Cet « or blanc » des Andes est extrait à un rythme effréné et à des proportions titanesques, avec des conséquences écologiques et sociales majeures pour les peuples autochtones, dont les territoires sont profondément affectés.

 

Une-visite-impromptue-2014-projet-Elina-©️-Francois-Klein-768×512

 

Si la sculpture trouve sa plénitude dans son reflet aquatique, sa disparition est inévitable. Les désastres écologiques que nous préférons souvent ignorer — par crainte ou par déni — prennent ici une forme tangible et poignante.

Œuvre in situ, Elina interroge directement l’espace dans lequel elle s’inscrit : ses potentialités, ses limites, et notre propre rapport au monde. Elle nous force à prendre du recul : quelle est donc cette planète qui se dissout sous nos yeux ?

Dans la galerie, une série de photographies prises en 2015 par François Klein est exposée, ces images sont comme des témoignages du processus humain, technique, et artistique que fût l’œuvre Elina. Elles capturent les regards des populations locales, les rencontres, les lignes pures de blancs et de bleus qui façonnent ce désert, et les instants de création de la sculpture.

 


Guillaume BARTH, Elina 2015-2025, la promesse aux
Aymaras, 2025, Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Paris, Marais © Hervé Abbadie, Courtesy Jeanne Bucher Jaeger, Paris-Lisbonne

 

Galerie Jeanne Bucher Jaeger

  • Adresse : Paris, Marais - 5-7 rue de Saintonge - 75003 Paris Paris, Saint-Germain - 53 rue de Seine - 75006 Paris Lisbonne, Chiado - Rua Serpa Pinto 1 - 1200-442 Lisboa
  • Code postal : 75000
  • Ville : Paris
  • Pays : France
  • Tel : 01 42 72 60 42
  • Site Internet : www.jeannebucherjaeger.com
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Galerie Jeanne Bucher Jaeger

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