L’art contemporain pour repenser l’idée de communauté

L’art contemporain pour repenser l’idée de communauté

 

Dans le cadre de la saison France-Portugal en cette année 2022, et de son programme d’Ateliers Internationaux, le FRAC des Pays de la Loire dévoile le projet de Miguel Amado, commissaire d’exposition originaire du Portugal. Ce dernier réunit pour l’occasion cinq artistes portugais contemporain sur la question de la mémoire collective dans une volonté de s’inscrire au mieux dans le présent.

 

/// Quentin Didier

 

C’est dans son nouvel espace sur l’Île de Nantes ouvert en mai 2021, que le Fond Régional d’Art Contemporain des Pays de la Loire choisit d’accueillir cette exposition intitulée Une communauté imaginée. Mónica de Miranda, Sérgio Carronha, Rita Sobral Campos, et le duo Musa Paradisiaca (Eduardo Guerra et Miguel Ferrão), ont eu deux mois pour imaginer leurs créations avec pour fil rouge un travail sur la mémoire et l’expérience collective au Portugal.  

 

 

La colonisation portugaise est une question éminemment abordée dans cette quête d’apprendre du passé et du présent. Mónica de Miranda symbolise l’expansion coloniale à travers des dessins d’îles fictives et une installation qui reprend ce motif, tout cela associé à des bandes sonores qui relatent les luttes anticoloniales en Afrique. Elle modifie ainsi notre perception sur les notions de lieu et d’appartenance territoriales, dans une démarche profondément contemporaine où les frontières tendent à de moins en moins signifier.

 

 

Le nom de l’œuvre Rêve Topiaire du duo Musa Paradisiaca, composé d’Eduardo Guerra et Miguel Ferrão, fait référence aux pratiques botaniques coloniales. Celle-ci est une composition sonore qui assemble des entretiens réalisés avec huit personnes de la région – comme un dialogue entre le passé et le présent.

Rita Sobral Ocampos bouscule aussi des normes qui peuvent paraître archaïques dans un travail protéiforme qui interroge esthétique et raison, spéculant par exemple sur un potentiel aspect érotique dans le Jugement dernier (1499-1502) de Luca Signorelli.

Enfin, en exergue de ces travaux, on peut retrouver l’œuvre singulière de Sérgio Carronha, ancrée dans l’espace naturel de la Loire Atlantique. C’est à proximité du premier lieu d’exposition du FRAC, à Carquefou, que l’artiste a installé un atelier pour créer dans une proximité certaine avec l’univers extérieur. Pour le projet Une communauté imaginée, il présente une pièce au sol et une deuxième au plafond, composées avec des matériaux naturels (bois, pigments, charbon) dans un rapport privilégié avec notre environnement.

 

 

Visuels : ©Fanny Trichet

 

FRAC des Pays de la Loire – Site de Nantes