L’énigmatique Nurcan Giz à la galerie GNG

L’énigmatique Nurcan Giz à la galerie GNG

L’artiste turque Nurcan Giz, « à la ligne de partage de l’abstrait et du figuratif », expose à la galerie GNG à Paris, du 6 au 17 décembre 2022. Cette exposition durant deux semaines est construite sur le principe de la carte blanche à Patrick David.

/// Lolita Fragneau

Si Patrick David a choisi l’artiste turque Nurcan Giz, c’est parce que « Ce qui [l]’émeut dans la peinture de Nurcan Giz, c’est sa recherche de l’essentiel. » Cette artiste est née en 1952 à Istanbul. Elle a commencé par étudier la psychologie, puis s’est ensuite dirigé vers un parcours artistique à Genève, où elle a intégré l’Ecole des Arts décoratifs. Que ce soit en Turquie, son pays d’origine, ou en France, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, et dans tant d’autres contrées, son art est aujourd’hui reconnu par ses contemporains comme « le sempiternel antagonisme entre le Ying et le Yang, l’ombre et la lumière, la folie et la raison » (Ludovic Duhamel). Elle est en permanence à la galerie GNG depuis 1996.

Nurcan Giz, 21×14,5 cm

Les œuvres de Nurcan Giz sont résolument abstraites, puisqu’elle ne cherche pas à représenter le réel. Tout au contraire, elle préfère explorer la profondeur de sa mémoire, comme pour faire remonter à la surface des souvenirs et sentiments. Dans une démarche qui relève de l’introspection, elle nous révèle un monde intérieur profondément enfoui. Comme affirme si bien Lidya Harambourg : « Des formes irrégulières émergent d’une substance vivante, plaine féconde soumise aux empâtements ou aux assauts lyriques des forces en présence pour faire advenir le visible de la peinture. Libérée des codes habituels de la représentation figurative, l’artiste peut entreprendre l’exploration de l’espace, conjointement à celle de la lumière. »

Nurcan Giz, 100 x 140 cm

De la sorte, la peinture de Nurcan Giz échappe à tout classement. Elle superpose des grands aplats de couleur sombre obtenus par de larges touches et des gestes rapides, et des fonds plus paisibles et brumeux aux couleurs nuancées, où viennent s’inscrire des traces presque imperceptibles, des coulures, des griffures, des marbrures. François Arné, conservateur en chef du patrimoine et directeur des Musées du Mans, décrit son travail ainsi : « Ni tumulte ni violence, dans cette peinture, mais du calme et du silence, un climat de méditation poétique. Pourtant, derrière cette apparente immobilité, on sent une énergie intérieure bouillonnante, un mouvement très lent comme un courant de lave qui s’écoule inexorablement. »

Nurcan Giz, 120 x 100 cm

Sa palette chromatique est volontairement restreinte à des tonalités terreuses, comme des bruns, ocres, bistres, beiges, des gris bleutés parfois teintés de roux. La présence du noir fait d’une matière dense, riche de multiples nuances, renforce encore l’impression de mystère et le côté énigmatique de l’artiste.

Galerie GNG

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GNG

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GNG 48.855800, 2.335640