Les enfants ont grandi

Trois pots, Salle Vogelsang, Bassin, les huiles sur toile de Mathilde Lestiboudois accueillent, comme un décor de théâtre, les enfants en céramique émaillée façonnés par Julia Haumont. Le visage blanc, lisse, brillant, ils se font l’incarnation de la pureté et de l’innocence de l’âge tendre, et déclenchent en nous une certaine mélancolie. Puis leur quiétude devient pesante, les tâches pastel sur leurs corps intriguent. Pourquoi ces enfants sont si calmes ? L’air inerte, les membres figés, ils s’observent. Ils ne s’agitent pas, ne crient pas, ils ne viennent pas troubler le calme des espaces à l’apparence vide et inanimés de Mathilde Lestiboudois, mais plutôt renforcer l’atmosphère solennelle incarnée par le simple cintre en métal suspendu devant un rectangle gris sur fond blanc. Ce Cintre aurait pu supporter l’un des lambeaux de tissu que Julia Haumont altère, effile, suture, que l’un des enfants aurait ramené jusqu’à nous comme seul signe de vie, au sein de l’espace d’exposition.Texte : Anne CuzonCrédit visuel : Mathilde Lestiboudois, Bassin, 2018, huile sur toile, 120x160cm