Les fragments de vie de Margareth Maïnetti

Les fragments de vie de Margareth Maïnetti

///Nadège Besnard-Roussel (Conseil en Art contemporain)

Sublimation, urgence, débordement, superposition, vivacité tels sont les mots qui me viennent à l’esprit pour caractériser la peinture singulière de Margareth Maïnetti. Des traits farouches et des juxtapositions de couleurs, des entrelacs de formes et des surimpressions de matières, des pulsions de vie peintes énergiquement à l’huile. Ses œuvres sont inclassables et tant mieux, elles n’ont pas un style mais tous les styles et naviguent entre le figuratif et l’abstraction.

Vous pouvez bien évidemment essayer de trouver un sens, un titre, une signification aux toiles vives de l’artiste mais Margareth Maïnetti veut que chacun s’y retrouve d’où l’absence de titre et de date avec ce désir de ne rien imposer et de laisser le spectateur libre de son interprétation.

L’artiste va même plus loin car selon elle donner un titre à ses œuvres consisterait à briser un rêve. Margareth est une femme éprise de liberté refusant de nombreux codes, elle peint « la spontanéité du dire » et offre en partage ce qu’elle ressent au plus profond de son être. La peinture est devenue au fil du temps, son langage. Margareth peint comme elle respire sur des petites ou grandes toiles.

« L’inconscient n’a pas d’âge. Je ne donne pas de date à mes œuvres, car pour moi cela n’a pas de sens ». Quand on lui demande de répondre aux fameux codes du marché de l’art, Margareth soupire et assène, « vous croyez que je m’en souviens de ce qu’il y avait ce jour-là et cette année-là dans mon inconscient ? Les dates correspondent à une accumulation de dires, les dates sont plurielles tout comme les heures en disant cela, il est aisé de penser au proverbe africain, « mille montres, mille heures ». Pour Magareth tout est lié à cette expression, cette instantanéité et ce désir du dire. « Je ne veux pas être définie ni par du temps, ni par un titre en revanche je revendique seulement un choix de matière, d’être toujours dans cette spontanéité du dire ».

Elle avoue avoir une préférence pour les grands formats car elle peut ainsi laisser jaillir son exaltation. Elle s’adonne corps et âme dans sa peinture, dans ses choix de couleurs, de superposition qui retranscrive son incroyable énergie. Elle dit d’ailleurs que la joie guide ses pinceaux : « la joie est le moteur de la vie, la vie est un jeu et la réponse est dans l’art ». Margareth aime sa matière, la peinture à l’huile et cela se sent aisément dans sa manière de peindre. « Il y a l’amour de l’huile, caresser l’huile, laisser sa trace. Nous sommes ce que nous peignons, nous sommes ce que nous mangeons, ce que nous buvons. D’où ce choix de peinture qui ne fait que laisser des traces contrairement à l’acrylique qui pique ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La galerie Annadora

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