Sur la route de Cluny à Souvigny, en terre charolaise, des moines bénédictins établissent dès le Xe siècle un prieuré dédié à sainte Marie-Madeleine, sur la colline à laquelle il donna son nom. Cependant, il ne reste plus de traces matérielles de cette époque. Rattaché à Cluny au tout début du XIIe siècle (1104), pour résister aux pressions exercées par l’évêque d’Autun, il ne connaît par la suite qu’un rayonnement local, tout en constituant un point de passage et d’accueil pour les pèlerins en route vers la grande abbaye de Cluny, dont il n’est distant que de 35 kilomètres.
Durant les XIIIe et XIVe siècles, le prieuré clunisien de Charolles pratique avec peine l’aumône et l’hospitalité en raison de faibles effectifs et des troubles que subit la région : guerres contre les Anglais, mais également entre Armagnacs et Bourguignons. En 1408 l’édifice est ruiné. C’est à la fin du XVe siècle que Sébastien de Rabutin (prieur de 1470 à 1485) oeuvre à sa reconstruction. L’on conserve aujourd’hui une partie des bâtiments construits à cette époque : le corps central avec sa tour d’escalier à vis et ses fenêtres à meneaux, exemple d’architecture du tout début de la Renaissance.
En 1791, l’édifice est vendu comme Bien National à plusieurs propriétaires. Sur la partie nord des terrains de l’ancien prieuré, est construit l’Hôpital, toujours en activité. Acquis en 1986 par la ville de Charolles, l’ensemble accueille désormais le Musée du Prieuré, labellisé « Musée de France » depuis 2002. Le musée présente une collection de faïences de Charolles : pièces de haute facture et objets populaires à caractère publicitaire ou religieux se cotoient. L’ancien prieuré abrite aujourd’hui un musée complet d’histoire de l’art locale, où la faïence charolaise, cœur de la collection, côtoie la peinture et la sculpture.
La faïence charolaise d’hier et d’aujourd’hui constitue le coeur de la collection. En résonnance, le musée accueille régulièrement des expositions de céramistes contemporains de renommée internationale.