Masha Schmidt et l’énergie des sons

La Galerie de Buci accueille Partitas, une exposition de Masha Schmidt, du 24 avril au 24 mai 2025. Quinze ans de création où peinture et musique dialoguent dans une œuvre à la fois sensible et structurée.

 

/// Astrid Vialaron

 

Transdisciplinaire, l’artiste Masha Schmidt est reconnue pour une pratique qui mêle peinture et installations monumentales. Au travers de cette exposition, on lit les correspondances entre rythme pictural et structure musicale. Le parcours réunit des œuvres créées sur une quinzaine d’années, témoignant d’une recherche constante autour de la forme et de l’espace. Présente sur la scène artistique internationale, Masha Schmidt collabore avec des institutions en Europe et en Amérique latine, tout en affirmant une démarche personnelle qu’elle décrit comme un lien entre « le tangible et l’intangible ».

Dans cette exposition, chaque élément semble conçu pour offrir une expérience où la rigueur du monde se mêle à la liberté de l’art. Les murs, loin de se limiter à des frontières, deviennent des surfaces qui élargissent l’espace. Sur l’un d’eux, d’anciennes partitions musicales sont recouvertes de dessins à l’encre, fusionnant l’aléatoire du trait avec la précision des portées. 

Partitas de Masha Schmidt se base sur une rencontre avec les partitions de Carl Czerny, traditionnellement perçues comme des exercices austères. L’artiste détourne leur répétitivité mécanique pour insuffler une nouvelle énergie, guidée par ses émotions et ses intuitions.

Le résultat est un jeu visuel où l’œil lit autant qu’il écoute, transformant ces études en une forme de résistance poétique à la monotonie quotidienne.

La fougue de cette écriture évoque certains aspects du shi chinois, où chaque geste graphique porte en lui une intention profonde, mêlant fluidité et discipline. À l’instar des calligraphes asiatiques qui réinventent la tradition à travers le mouvement du pinceau, Schmidt détourne la rigueur des partitions pour y inscrire une forme d’expression personnelle.

Presque méditatif, le rythme effréné exprimé sur les partitions structure l’espace, invitant à une réflexion sur l’art en lui-même.