Après examen des 26 candidatures présélectionnées cette année pour le Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière, le jury, qui s’est réuni le 30 septembre 2020 au Palais de l’Institut de France dévoile le lauréat et les finalistes de cette 13ème édition.
Né en 1955 à Buzançais dans l’Indre, Pascal Maitre débute sa carrière de photojournaliste après des études de psychologie. Il aborde dans son travail les multiples facettes du continent africain : les hommes et leur mode de vie, la politique et les conflits, les traditions… Son œuvre a fait l’objet de deux expositions à la Maison Européenne de la Photographie.
Il remporte en 2020 le prix de la Photographie Marc Ladreit Lacharrière pour son projet : Les Peuls. Du retour de l’identité djihadiste.
« Le peuple peul compte 35 millions d’individus, du Sénégal au Niger, du Tchad au Soudan. Les Peuls ont en partage une langue le pular, et un particularisme transfrontalier, le pulaaku, qui représente une manière stricte et codifiée « d’être Peul », sorte de code d’honneur partagé. Le bétail en général et les vaches en particulier demeurent un des piliers de la culture peule, ainsi qu’une puissante foi en l’Islam. Les Peuls ont, de tout temps, été des pasteurs nomades, ce qui explique leur présence dans de nombreux pays de la bande sahélienne.
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La croissance démographique et le réchauffement climatique fragilisent la situation de ce peuple millénaire, traditionnellement pasteur. Les pâturages se réduisent, leur mode de vie est bouleversé, et la pression économique se fait de plus en plus forte.
Pour une partie des populations peules, la radicalisation djihadiste est perçue comme une solution. Elle entraîne une augmentation du rythme et de l’intensité des conflits entre communautés nomades peules et cultivateurs Dogons, Bambara et Mossi. Les combats font des milliers de morts et des millions de déplacés chaque année.
Mon projet sur les Peuls documentera d’un côté le mode de vie et les traditions peules, alors qu’elles sont en train de disparaître, et de l’autre l’attrait d’une partie de ces populations vers le djihadisme, qui risque de faire du Sahel une zone encore plus instable qu’elle ne l’est déjà. Plus que jamais, le peuple peul est aujourd’hui à un tournant de son histoire, et c’est ce tournant que je souhaite photographier. »
Les trois finalistes sont Raed Bawayah, qui présentait L’Obscurité et la Lumière, Olivier Jobard avec Le chemin de Moustafa et enfin, Sophie Zénon, avec Les Dormeurs de la Forêt.