Sacha Floch Poliakoff chez Clavé Fine Art : entre récit pictural et mémoire recomposée

Sacha Floch Poliakoff chez Clavé Fine Art : entre récit pictural et mémoire recomposée

 

La galerie Clavé présente, du 18 avril au 7 juin 2025, A Blessing in Disguise, une exposition de Sacha Floch Poliakoff.

 

/// Astrid Vialaron

Formée aux Beaux-Arts de Paris dans les ateliers de Jean-Michel Alberola puis de Stéphane Calais, Sacha Floch Poliakoff, née en 1996, cultive une pratique où rigueur classique et liberté d’expérimentation cohabitent avec une certaine évidence. Enrichie d’un passage décisif à la School of Visual Arts de New York, où elle découvre la peinture à l’huile auprès de Matvey Levenstein, elle développe un langage visuel nourri à la fois par l’héritage pictural et une sensibilité contemporaine.

 

Derrière une esthétique maîtrisée et une indéniable cohérence d’ensemble, ces œuvres laissent transparaître une histoire, une écriture plastique qui semble s’élaborer au fil des toiles. Si certaines références apparaissent familières, elles relèvent moins du simple emprunt que d’un attachement sincère aux grands récits visuels — et notamment à celui de la légende de Saint-Germain-des-Prés.

 

A Blessing in Disguise vue d’exposition 2 © Sacha Floch Poliakoff X Antoine Clavé X Studio Vanssay

On perçoit dans ces compositions un attachement sensible aux objets, à leur présence quasi fétichisée, comme autant de marqueurs d’un quotidien sublimé. Ce goût pour les détails, les formes familières et les atmosphères feutrées évoque une certaine mythologie empreinte de nostalgie.

Mais cet imaginaire s’ancre aussi dans le présent : une figure en selfie, vêtue d’un tee-shirt des Sex Pistols, surgit par exemple au détour d’une toile — signe que l’artiste joue avec les temporalités, mêle les signes, et inscrit ses références dans une culture visuelle actuelle, oscillant entre icône et ironie.

 

Sacha Floch Poliakoff, ‘T-shirt ‘Never Mind the Bollocks, Here’s the Sex Pistols’’, encre de Chine, encres de couleurs et acrylique s

L’exposition A Blessing in Disguise semble traversée par le fantasme d’un esprit punk adouci, d’une désinvolture dadaïste, ou encore d’un Paris de cinéma — celui d’un imaginaire collectif où Anna Karina et Jean-Pierre Léaud badineraient encore. Ces références, convoquées avec sincérité, confèrent à l’ensemble une tonalité mélancolique, entre hommage discret et reconstitution stylisée.

 

Galerie Clavé Fine Art