TEMPS CROISÉS à la Galerie Valérie Delaunay

TEMPS CROISÉS à la Galerie Valérie Delaunay

Ces vingt dernières années, les inspirations médiévales fleurissent dans la création artistique contemporaine, comment expliquer cet attrait certain pour une époque souvent considérée comme obscure ?

La Galerie Valérie Delaunay met en valeur cette réinvention iconographique du médiéval, avec l’exposition TEMPS CROISÉS, fruit du co-commissariat de Marc Donnadieu et Valérie Delaunay.

 

//  Astrid Vialaron

Qu’est-ce qui, dans l’imaginaire médiéval, inspire autant l’art contemporain ? Gargouilles, diablotins et autres créatures figées peuplent de nombreuses œuvres actuelles. Ces figures évoquent un mysticisme réinventé, une référence aux déviances qui semblent hanter notre humanité malgré son apparente civilité. À travers ces représentations, ce sont des facettes à la fois sombres et enchantées de nous-mêmes qui refont surface, comme un écho d’un passé jamais vraiment effacé, malgré les efforts de notre ère, les floutages et les censures sur nos écrans, les filtres des réseaux-sociaux.  

Les œuvres de nombreux artistes aux influences variées revisitent les symboles médiévaux, chacun et chacune les interprétant selon leur propre langage visuel. Souvent, ce sont les récits contemporains — leur dureté, leur complexité, mais aussi leur légèreté — qui sont transposés dans des formes plastiques évoquant le Moyen Âge.

 

Thibaut Huchard et Lazare Lazarus, par exemple, inscrivent les vécus d’aujourd’hui dans des récits visuels construits à la manière d’enluminures ou de retables. Leurs œuvres mettent en scène des figures frontales, des perspectives délibérément instables, et une saturation de symboles — qu’ils soient spirituels, érotiques ou guerriers. Leur approche évoque une forme de théâtralité médiévale où chaque élément visuel porte un sens.

D’autres artistes convoquent les dimensions plus intimes de la pensée mystique, non plus dans un cadre religieux, mais en tant que quête intérieure contemporaine, à la frontière de la psychologie et de la spiritualité. Sergio Morabito, Amélie Bernathan ou Dayane Obadia construisent des univers clos, flottants, inspirés à la fois des symboles mystiques du Moyen Âge, des compositions surréalistes, et de palettes chromatiques denses et contrastées. Ces œuvres deviennent des sortes de visions intérieures, où se mêlent l’ancien et l’actuel, l’inconscient et l’iconique.

Un brin joueurs, certains artistes choisissent d’emprunter au quotidien et à la culture populaire, entremêlant références médiévales et réalités triviales. Ces œuvres semblent affirmer que rien n’est sacré — ou plutôt, que tout peut le devenir. Ainsi, Marius Pons de Vincent rend hommage à Portrait of a Young Man de Hans Memling en le redessinant au stylo Bic sur une simple feuille de cahier. À l’inverse, Clément Poplineau élève un cliché de nuit urbain en le transposant dans un style pictural inspiré des maîtres anciens, avec un travail minutieux sur les lumières et les matières.

 

L’exposition TEMPS CROISÉS est à découvrir jusqu’au 21 juin, à la Galerie Valérie Delaunay.

Y sont présentées des œuvres d’Amélie Barnathan, Marc Ming Chan,  Clément Fourment, Thibaut Huchard, Margaux Laurens-Neel, Lazare Lazarus, Sergio Morabito, Dayane Obadia, Florence Obrecht, Sabine Pigalle, Clément Poplineau, Marius Pons de Vincent, Jeanne Susplugas. 

 

 

 

Image de couverture : 

Amélie Barnathan, Manufacture of Hysteria, 2022, aquarelle et encre sur papier, 50 x 70 cm

 

 

 

Galerie Valérie Delaunay

  • Adresse : 22 rue du Cloître Saint-Merri
  • Code postal : 75004
  • Ville : Paris
  • Pays : France
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Galerie Valérie Delaunay

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