Une partie de campagne avec François Lévy

Une partie de campagne avec François Lévy

Depuis 1994, François Lévy, cet amoureux de la campagne et des chevaux, puise son inspiration des paysages de la Bourgogne et du Haras. Une de ses séries de toiles à l’huile, magnifiant la ruralité qui lui est chère, est exposée à la Galerie Samagra jusqu’au 25 novembre.

 

       /// Nora Djabbari

 

François Lévy, dans son atelier au Haras, peint la vie rurale, ses vallées et restitue la beauté des plaines qui se gorgent de soleil grâce à la lumière du jour. Son pinceau trace toute la douceur de la vie de campagne, de ses herbes touffues en passant par les courbes sensuelles de ses chemins ondulés. L’horizon s’étend constamment, s’évanouissent vers le lointain. Ici, dans ses toiles à l’huile aux allures de pastel, la nature resplendit. Ses peintures paysages se situent dans un temps incertain, comme hors du temps, peut-être entre le crépuscule et le matin. L’artiste peint l’automne en représentant avec langueur des arbres nus, dont les feuilles rouges meurent pendant que le ciel libère toutes ses nuances, allant du vermeil au violet. 

 

Soir rouge, François Lévy

 

Les couleurs sont ocres, froides, intenses. Les toiles semblent nous interpeller par leur évocation toute particulière du silence, évoquant ainsi la toute puissance de la nature. Si la représentation explicite de l’humain est discrète dans cette série, on sent tout de même sa présence, palpable, invisible, paradoxalement mise en avant par son absence. L’humanité se dégage des pâtés de maisons disséminés au milieu de l’immensité du ciel, nous invitant à questionner humblement notre rapport à notre environnement, notre place même au sein de l’univers. François Lévy peint parfois des personnages muets dont on ne voit que le dos, comme si ils étaient également plongés dans la contemplation, émerveillés mais circonspects, tout comme nous. 

 

Quenotte, François Lévy

 

L’esthétique peut facilement évoquer les débuts de l’expressionnisme. La rondeur des formes se teinte parfois d’une naïveté pleine de tendresse, de rêveries. Au-delà de la représentation fidèle, François Lévy peint sa propre perception visuelle. Le choix du cadre de ses compositions nous place dans la position du peintre et nous invite à partager avec lui une expérience de contemplation complice. Les visiteurs observant les tableaux de François Lévy se perdront dans ses jeux de couleurs ondulants, dans cet horizon sans fin, dans ce ciel s’unissant indéfiniment aux rivières et aux nuages, puissant et loin du bruit. 

 

Galerie Samagra