Volumes, une exposition collective

Volumes, une exposition collective

Du 26 janvier au 17 février, la galerie Mathgoth présente Volumes, une exposition collective, qui rassemble une vingtaine de sculptures et bas-reliefs d’artistes urbains réunis autour de ce thème. 

Chaque année, la galerie Mathgoth propose un thème à ses artistes phares et à quelques autres afin de réaliser une exposition collective : cette année, chacun est invité à proposer une pièce répondant à cette notion de “volume”. Un concept qui peut sembler assez vague pour un ensemble de sculptures et de bas-reliefs, mais dont la polysémie est largement exploitée par les artistes qui créent du volume à partir des matériaux les plus impromptus : objets récupérés, papier aluminium, métal filigrané, tous les moyens sont bons pour explorer de manière personnelle et actuelle cette idée qui a tant stimulé l’histoire de l’art.

Parmi les artistes exposés, on notera notamment la présence de Gilbert Coqalane qui a créé pour l’exposition des chiens en aluminium ménager. Ils poursuivent sa série Bestialu, débutée en 2011, qui a donné lieu à un véritable bestiaire régulièrement mis en situation dans des espaces urbains et paysagers variés. Ce matériau surprenant et très malléable permet à l’artiste de revisiter une longue tradition de sculpture animalière naturaliste en conférant à ses créatures un aspect quasi enfantin qui nous les rend immédiatement familières. L’espagnol Isaac Cordal a semé dans l’espace d’exposition ses emblématiques figures en costume gris aux crânes dégarnis et à l’allure cartoonesque : le dos voûté, en pleine contemplation d’un tableau, ou bien postées en équilibre sur des tuyaux qui se ploient sous leurs poids, elles créent des situations étranges où le rapport entre le spectateur et l’oeuvre est tout d’un coup inversé. Voilà que les voyeurs deviennent à leur tour objets de curiosité. On croise habituellement ces personnages au détour des rues : dans la galerie, ils interrogent notre activité d’observateur et s’en font même parfois les miroirs quelque peu dérangeants. Quant au duo allemand HERAKUT, il se divise à l’occasion de l’exposition. Hera propose notamment une figure de danseuse à la maigreur très graphique, tandis qu’Akut se tourne vers la peinture hyperréaliste. Une exploration foisonnante, donc, au croisement entre expériences urbaine et muséale.

Vernissage le vendredi 26 janvier

Texte : Alix Ricau

Crédit Visuel : Isaac Cordal, Sleep Walker #1 © Galerie Mathgoth