Geneviève Asse à la galerie Laurentin

Geneviève Asse à la galerie Laurentin

La Galerie Laurentin rend le samedi 28 novembre un nouvel hommage à Geneviève Asse dans ses deux galeries à Paris et Bruxelles. Ces deux expositions seront exceptionnelles tant par leurs dimensions puisqu’il sera proposé des œuvres de petits formats mais également de très grandes toiles, dignes des musées ; que par son envergure puisque quelques jours après le vernissage à Paris, une autre exposition tout aussi importante ouvrira dans la galerie bruxelloise.

Ce double hommage donc pour cette artiste intemporelle permettra à la galerie Laurentin de présenter une centaine d’œuvres de l’artiste.

/// Stéphane Gautier


Geneviève Asse © Galerie Laurentin

« Les anciens trouvèrent leur bleu dans le vitrail ou la céramique. Moi, je l’ai trouvé dans la peinture. C’est un sentiment de profondeur et d’espace réunis. Il est les deux. Et ce n’est pas seulement une couleur ou un sentiment. C’est un langage. »

Geneviève Asse, 20 août 1995

Née en 1923 à Vannes, Geneviève Asse découvre à la fin des années 1930 au musée du Louvre les natures mortes de Chardin, œuvres qui lui enseignent l’art de la composition et la sobriété de la palette colorée. Elle intègre l’École des Arts décoratifs et l’École du Louvre en 1940, et peint ses premières natures mortes.

Geneviève Asse © Galerie Laurentin

En 1941, elle participe au Salon des moins de trente ans, avec des œuvres manifestes de sa première facture, aux tons sombres et cernes appuyés délimitant le contour des objets. Sa rencontre avec Jean Bauret, un industriel du textile, collectionneur et mécène, va changer sa vie de peintre : il met à sa disposition un atelier, ce qui lui permet de travailler à de grands formats. Jean Bauret la présente à la galeriste Jeanne Bucher et aux artistes qu’il soutient : Nicolas de Staël, Serge Poliakoff et Bram van Velde.

Conseillée par Othon Friesz, elle côtoie le groupe de l’Échelle en 1942, réunion de jeunes peintres travaillant autour de la nature morte. Dans l’atelier de la rue de la Grande-Chaumière, accessible par une échelle, Geneviève Asse, un peu à l’écart, crée ses premières natures mortes autour de boites empilées, disposées dans l’espace. Elle gagne sa vie grâce à une commande de maquettes de tissus pour les soieries Bianchini-Ferrier, où elle développe des motifs plus décoratifs : pichets, poissons…A la suite de cette première expérience, Geneviève Asse, tout au long de sa carrière, expérimentera diverses techniques, de la gravure au vitrail.

La guerre, dans laquelle elle s’engage, constitue une vraie parenthèse dans son travail d’artiste.

Elle participe en 1946 au Salon d’Automne, peint avec une grande économie de moyens. Son voyage en Sicile et Calabre en 1948 est peut-être déterminant dans le changement de palette qui va s’opérer à cette période.

Geneviève Asse © Galerie Laurentin

La galerie Michel Warren présente sa première exposition personnelle à Paris en 1954.

De la production de natures mortes et de paysages, elle qui n’a que très peu retracé la figure humaine, son art évolue très sensiblement au tournant des années 1960 vers une abstraction totale où les quelques notations figuratives disparaissent au profil d’un travail sur la ligne. La recherche de la lumière et de la transparence, constitue alors l’essentiel de ses recherches picturales, autour de deux couleurs principales, le bleu et le blanc, agrémentés parfois de rouge. Ai fil des années, les toiles bleues ont crée un vocabulaire propre, et le Bleu Asse peut aujourd’hui être défini, tant il est unique, à la manière du Bleu IKB d’Yves Klein ou du Noir de Pierre Soulages.

Les tableaux de Geneviève Asse s’éloignent de l’objet progressivement jusqu’à une abstraction totale où la couleur et la ligne sont autant de sujet d’expérimentation et parfois de confrontation physique à la toile de grande dimension.

Le passage est une question clé chez Geneviève Asse qui utilise l’ouverture verticale, le trait central , comme un point de contact entre les couleurs, les nuances, ou au sein d’une même couleur unie, départagée par ce passage. Cette séparation n’est pas sans rappeler certaines toiles de Barnett Newman telle Shining Forth (to George) 1961, où le « zip » de cette trace verticale peinte traduit un e ouverture vers le sublime et définit l’espace pictural, le séparant et l’unifiant

Geneviève Asse © Galerie Laurentin

simultanément. Chez Geneviève Asse, ce passage se forme souvent par le biais d’un réglet métallique (parfois ce réglet reste collé à la surface picturale et devient in fine partie intégrante de la toile).

Le mélange des tons, l’Harmonie qui se dégage de certaines œuvres de Geneviève Asse ne sont pas étrangers à sa pratique picturale même : l’huile posée par des brosses larges, recouvrant progressivement, en transparences, les couches précédentes, forme une surface sensible, vivante.

Galerie Laurentin

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Galerie Antoine Laurentin

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