Depuis quand peignez-vous ? Depuis plus de 20 ans, c’est un long chemin ! De façon assez obsessionnelle, je peins verticalité/horizontalité. C’est toujours surprenant pour moi de constater que l’on peut travailler une même thématique, et pourtant, n’avoir jamais deux toiles identiques. Chaque tableau a son identité, marqué par l’instant, mon geste qui change. J’y mets tout ce que je ressens et ma peinture a évolué au même rythme que moi.
Pourquoi peignez-vous ? La peinture s’est imposée à moi. Un jour, je me suis levé et je suis allé acheter des toiles, de l’acrylique, des pinceaux. J’ai pris quelques cours de dessin que j’ai rapidement arrêtés. Ce que je voulais exprimer n’avait pas de forme conventionnelle, ni réaliste. Je suis dans un rapport à l’énergie avec les toiles. Un rapport au temps aussi. L’acrylique me contraint à la rapidité, c’est une peinture qui sèche très vite ! Il me faut donc tout donner en très peu de temps. Même si je peux ensuite retourner sur ma toile, encore et encore, retravailler…
Est-ce un travail ? Non. C’est une expression. Mon métier est différent, je suis dermatologue. Chaque jour, je reçois des patients à mon cabinet. Ils se confient avec sincérité sur leur santé, leurs joies, leurs craintes. Ce rapport de confiance est primordial, et je leur en suis reconnaissant. Dans la peinture, c’est à mon tour de me confier. C’est un exercice très intime, une vraie mise à nu. Et exposer… disons que ça porte bien son nom [rires] !