La Galerie Insula, présente du 3 mai au 2 juin l’exposition Iles & Trésors, regroupant les œuvres de l’artiste Stéphane Dauthuille.
Les peintures de Stéphane Dauthuille sont une invitation à un voyage mystérieux. Les grandes toiles de l’artiste, dépassant parfois le mètre, correspondent à différents mondes prêts à être découvrir, et nous contemplons chaque tableau comme nous naviguerions d’île en île.
Une même atmosphère se dégage des œuvres du peintre. Peut-être serait-ce ce bleu omniprésent, rappelant la mer, qui lie entre elles les différentes toiles ? Des teintes pastel s’organisent autour des traits fins qui dessinent les visages ou les corps des personnages. Ces lignes posées sur la toile, d’une main assurée et légère, rappellent la délicatesse d’une estampe japonaise. Mêlés à la douceur des teintes, ces corps enfantins nous projettent dans Le Conte de la princesse Kaguya d’Isao Takahata, où notre âme juvénile se voit émerger.
Autour de ces figures, les fonds se voient formés par les différentes superpositions de nuances douces et envoûtantes, allant du violet au vert clair, du rose au marron. Les textures diffèrent d’une toile à l’autre, et s’opposent parfois sur une même composition. Iles est séparée par deux aplats de bleu, où le ciel clair et homogène contraste avec une mer profonde et agitée, laissant percevoir les coups de pinceau du peintre. Cette couche de peinture recouvre avec transparence les jambes en apesanteur d’une femme au centre de la toile. Le tissu de sa robe est plongé dans l’eau, formant une terre à moitié immergée. Des bribes de tissus font surface et érigent des montagnes verdoyantes, le buste de la femme les surplombe et équilibre cette oasis sereine. Se coiffant les cheveux, le visage vers le bas, elle semble attendre que quelqu’un la découvre, comme une terre mystérieuse qu’aucun Homme n’a encore foulée.
Telle une énigme, nous essayons de décrypter les mondes qui s’ouvrent à nous : une femme se révèle être une île, des oiseaux couronnent le chapeau d’une enfant, une demoiselle et un hérisson se retrouvent perchés en haut de tables superposées, une cavalière se voit masquée à l’effigie de sa monture. Une histoire est contée au travers de chaque toile. Les scènes sortent tout droit d’un univers fantasmagorique : l’artiste dévoile son monde imaginaire, nous offrant la liberté de le contempler et de se l’approprier pour en desceller nos interprétations personnelles.
Texte : Angèle Imbert
Crédit Visuel : Stéphane Dauthuille, Iles, Gouache cirée sur papier marouflé sur toile, 110 x 84 cm, 2018