Après avoir été l’invité du mur d’Oberkampf à Paris début septembre, l’artiste allemand Case Maclaim expose pour la première fois en France avec Everyday Robot ; une rétrospective présentée à la galerie Mathgoth du 9 novembre au 2 décembre.
Né à Berlin-Est en 1979, Case Maclaim – de son vrai nom Andres Von Chrzanowski – est un acteur phare de la scène graffiti allemande, dont les débuts remontent à 1995. Quelques cinq ans plus tard, il co-fonde avec trois autres peintres urbains le célèbre crew « Ma’Claim », réputé pour être le pionnier du style photo-réaliste appliqué à la rue. Travaillant à la peinture aérosol, l’artiste allemand s’attache à représenter essentiellement des mains, embrassant la puissance du mouvement dans des créations visuelles monumentales et teintées de surréalisme. Ses compositions, semblables à des photographies, ne sont pas une simple reproduction du mouvement des membres – en l’occurrence les mains ; elles sont l’expression de messages universels car « le geste peut dire mille mots ».
Pour l’artiste allemand en effet, qui diffuse ses messages sur les murs du globe entier, le langage universel est bien celui des mains ; des mains vecteur d’échanges non verbaux, courroie de transmission d’une émotion, d’une idée, d’une conception particulière. Porté par la précision du trait et la maîtrise des détails, jouant avec les doigts, les phalanges et les couleurs de peau, Case Maclaim se réapproprie ce langage dans la sphère du street-art « en tant que symbole de pouvoir et d’unité ». En « V », en poing, en forme de lettre ; entrelacées, croisées ou superposées ; les mains et leur gestuelle délivrent un message fort, accentué par l’expressivité de la peinture.
Sous l’impulsion graphique de l’artiste, l’expression du corps devient ainsi expression politique ; le mouvement des doigts, un mouvement d’affirmation et de revendication. Et si elles ne sont pas l’objet unique des portraits présentés, les mains en constituent le sujet central ; le point d’intérêt majeur, au détriment des visages ou des silhouettes esquissés en arrière-plan. Case Maclaim impose par là son style, délivrant avec dynamisme et puissance son message. Le spectateur est pris, visualise et ressent. Deux décennies d’empreintes laissées dans plus de vingts pays, et autant de messages universels vus et compris par tous.
Vernissage en présence de l’artiste le jeudi 9 novembre à partir de 18h.
Texte : Léa Houtteville
Crédit visuel : Case Maclaim, Sans titre ©2015 Galerie MATHGOTH