Du 1er au 30 octobre, la galerie BOA présente Labyrinthe, la nouvelle exposition personnelle de l’italien Giovanni Soccol, une voluptueuse immersion dans l’imaginaire de cet artiste peintre, architecte et scénographe.
Né en 1938 à Venise, Giovanni Soccol est un acteur marquant du paysage vénitien. D’abord assistant du peintre autrichien Ilse Bernheimer, il fait ses armes suivant les préceptes de la prestigieuse Ecole viennoise, s’attachant à peindre le réel dans une forme de mimésis. Le caractère académique de son travail au cours des années 1950-1960 laisse progressivement place à l’abstraction. Homme aux multiples talents, Giovanni Soccol se consacre non seulement à la peinture, mais également à l’architecture et à la scénographie – tant pour le théâtre que pour le cinéma. En 1973, il s’impose ainsi comme directeur artistique du film Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg, et participe deux ans plus tard à la création du Festival de Montepulciano, en Toscane. Dès le milieu des années 1980, et après diverses autres collaborations, notamment avec le prestigieux Opéra Royal de Stockholm – l’un des plus vieux théâtres musicaux au monde –, Giovanni Soccol choisit de se concentrer uniquement sur la peinture. Navigant entre Venise, Rome et Paris, il diffuse son œuvre empreint de ses expériences passées.
Ses toiles accrochent l’œil dès le premier instant, véritable expérience structurale et chromatique. A travers ses coups de pinceau, l’artiste se souvient des mondes du théâtre et du cinéma qui ont marqué sa vie ; sa peinture est symbolique, une presque mise en scène où les tracés se chevauchent, s’articulent, tel un scénario rondement mené. La figure humaine est quasi toujours absente, se substituant aux architectures et aux formes, véritables protagonistes de ses toiles. Dans cet univers ésotérique, théâtre de son invention, Giovanni Soccol offre un magnifique jeu de matières, de couleurs et de contrastes. Le noir se décline en une infinie de tonalités ; il devient un élément lumineux et structurant, fil conducteur de sa peinture. Véritable alchimiste des nuances et des formes, l’artiste italien livre ainsi une peinture de souvenir, transfigurée comme dans un rêve, invitant le visiteur à se perdre dans le labyrinthe de son vécu et de son imaginaire.
Vernissage le jeudi 5 octobre de 18 à 21h.
Texte : Léa Houtteville
Crédit visuel : Giovanni Soccol, Opere, 1967-2017.