La profondeur de l’acrylique sur velours de soie

Le peintre français Rémy Hysbergue présente jusqu’au 26 février ses nouvelles créations à la Galerie Richard. Ses toiles réalisées sur du velours de soie possèdent une matérialité fascinante et hypnotique. L’exposition prend en effet le nom de « Tout Schuss » en référence aux courbes irrégulières du pinceau qui évoquent les mouvements d’une descente en ski – une idée surprenante dont résulte des œuvres abstraites remarquables.

 

/// Quentin Didier

 

Rémy Hysbergue peint des esthétiques non-figuratives avec l’idée de réellement bousculer notre perception. Pleinement inscrit dans cette branche de l’abstraction, il conçoit depuis quelques temps ses pièces avec de la peinture acrylique sur du velours de soie. Au sein de cette étonnante pratique, il multiplie les techniques et appose sa patte singulière.

 

 

La notion d’épaisseur est au cœur de la matérialité apparente des œuvres de l’artiste qui captent immédiatement l’attention. Il semble travailler à de multiples reprises la peinture en apposant de nouvelles couches sur d’anciennes, constituant un surplus de matière qui figure une esthétique à la profondeur hypnotique – les éléments abstraits, les couleurs, les traits débordent du support sur un côté ou un autre, vers le bas, dans cette même profondeur… Il est alors nécessaire de se pencher avec attention sur l’œuvre et de plonger sa conscience dans ce monde abstrait.

 

 

Le travail de Rémy Hysbergue se révèle également particulièrement intéressant dans sa manière de multiplier les expérimentations chromatiques – s’essayant sur certaines œuvres à quelque chose qui se rapproche du monochrome, ou présentant dans d’autres cas un chaotique mélange de nuances.

 

 

Chaque tableau figure la volonté expérimentale de la pratique de l’artiste. Il cherche à provoquer différents chocs esthétiques avec des peintures sur velours de soie chargées de matières.