1.Le musée se réinvente
LES SALLES DU MOYEN ÂGE SE REFONT UNE BEAUTÉ
Le Palais des Beaux-Arts de Lille a plus de 200 ans d’histoire. 1997 est une date clé : au terme d’un chantier de plus de 6 ans, le musée rouvre ses portes rénové et agrandi par les architectes Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart. Il entre alors dans le 21e siècle avec une image et des équipements modernisés.
Vingt ans plus tard, vient le temps d’une nouvelle étape. Pour confirmer son rayonnement national et international, le musée repense son projet général. C’est l’objectif du projet scientifique et culturel (PSC), qui vise à concilier à la fois la préservation de l’identité du musée et un indispensable renouvellement. Après l’atrium en 2017 et les plans-reliefs en 2019, le musée inaugure ses salles Moyen Âge et Renaissance réaménagées en juin 2022.
À découvrir : un parcours revu et enrichi dans une nouvelle scénographie, des œuvres restaurées, une remise en lumière des espaces, des outils numériques, de l’art contemporain, une médiation plus développée et plus accessible, un confort de visite amélioré, des rendez-vous réguliers autour des collections…
2. Lumière sur une collection exceptionnelle
• Un panorama de l’art en Europe − de l’Angleterre à l’Allemagne en passant par l’Espagne et l’Italie − du 12e au début du 16e siècle.
• Une présentation qui mêle peintures, sculptures, arts graphiques et objets d’art.
• Des chefs-d’œuvre absolus : le Festin d’Hérode de Donatello, L’Ascension des élus et La Chute des damnés de Dirk Bouts.
DES TÉMOINS DE NOTRE HISTOIRE
• La place prépondérante de l’art de la Flandre et des Anciens Pays-Bas entre France et Belgique, reflet de l’excellence des foyers de création du Nord de l’Europe au Moyen Âge et à la Renaissance.
• Un ensemble constitué d’achats, de dépôts mais surtout de dons grâce à la générosité de grands collectionneurs de la région depuis le 19e siècle.
3. Une nouvelle scénographie
DES ESPACES PENSÉS POUR LES OEUVRES ET LE PUBLIC AVEC L’AGENCE SCÉNOGRAFIÁ
• Une muséographie contemporaine, élégante et intuitive, qui valorise les chefs-d’œuvre.
• Un nouvel éclairage pour magnifier les œuvres et l’architecture du lieu.
• Un confort de visite amélioré, du mobilier aux cartels.
DANS UN ÉCRIN ARCHITECTURAL REMARQUABLE ET PRÉSERVÉ
• Un mariage réussi entre l’ancien (les caves voûtées de briques et de pierres), et l’esthétique contemporaine de la rénovation par les architectes Ibos et Vitart (matériaux modernes comme le béton et scénographie épurée).
• Une ambiance intimiste qui favorise la déambulation et la contemplation des œuvres.
4. Un parcours réinventé
• Des acquisitions dont une œuvre maniériste exceptionnelle, l’Ecce homo du Maître du triptyque de Salomon (voir encadré).
• Des œuvres restaurées et sorties des réserves.
• De nouveaux dépôts et prêts de collections publiques (Museum national d’Histoire Naturelle, Musée d’Histoire Naturelle de Lille, Association diocésaine de Lille, Musée d’Ecouen, Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, Musée de l’Armée, Ministère de la culture, Bibliothèque municipale de Lille, Ville de Sainghin-en-Mélantois, FRAC Bretagne…) et de provenances privées (les artistes AIR, Andy Guérif, John Isaacs, la galerie Aeroplastics de Bruxelles, le collectionneur Olivier Gay).
5. Un dialogue avec l’art contemporain
L’art du Moyen Âge et de la Renaissance inspire les plasticiens, cinéastes et musiciens contemporains. La nouvelle présentation des collections fait état de ce dialogue entre l’art ancien et actuel dans différents genres artistiques.
→ Le cinéma international du 20e siècle (Dreyer, Wyler, Pasolini…) est convoqué pour raconter la vie de Jésus et la Passion du Christ dans des installations d’écrans reprenant la forme du triptyque et du polyptyque des périodes médiévale et renaissante.
→ Le Flux Reliquary de l’Américain Geoffrey Hendricks, du mouvement d’art international Fluxus, réinvente le reliquaire en sacralisant des objets contemporains et dérisoires par association avec une légende pseudo-religieuse.
→ La sculpture The Architecture of Empathy du britannique John Isaacs représente la Pietà du sculpteur Michel-Ange recouverte d’un voile sculpté à même le marbre blanc de Carrare. En rendant invisible Marie et Jésus, l’oeuvre renforce l’aura de leur présence mystique.
→ Le réalisateur français Andy Guérif transforme en tableau vivant la Maestà (1308-1311) du maître Siennois Duccio di Buoninsegna de la Pré-Renaissance italienne. Les 26 scènes du polyptyque qui racontent la Passion du Christ se métamorphosent en autant de petits films, les personnages prenant la pose pour incarner l’instant peint par Duccio.
→ La musique Angel Palace du groupe français AIR, spécialement composée pour le musée lors de son premier Open Museum, donne vie à la spiritualité qui s’épanouit dans les chefs-d’œuvre exposés dans la galerie des anciens Pays-Bas.
→ La vidéo Civilization de l’italien Marco Brambilla propose de vivre l’ascension de l’enfer au paradis comme un cycle sans fin à travers plus de 300 courtes séquences de films, d’émissions TV et de publicités.
→ Les sculptures préparatoires de Georges Jeanclos (Paris, 1933 – Paris, 1977) pour le portail principal de la cathédrale Notre Dame de la Treille de Lille, achevé lors de la réalisation de sa façade dans les années 1990, rappellent que l’histoire des cathédrales, où sculpture et architecture s’entremêlent, ne s’arrête pas au Moyen Âge. Modelées en terre, matériau humble et fragile, ces œuvres expriment parfaitement la douceur et l’humanité profonde caractéristiques de l’univers de l’artiste.
6. Une expérience de visite enrichie
→ Une médiation renouvelée s’adressant à tous pour regarder autrement l’art ancien : des introductions thématiques aux collections, des cartels repensés pour tous les publics, des outils pour comprendre les œuvres et leur contexte de production.
→ Des espaces immersifs et théâtralisés pour favoriser la rencontre avec les œuvres.
→ Une galerie dédiée aux techniques de création et aux arts précieux avec une médiation numérique et tactile invitant le visiteur à se projeter dans l’ambiance des ateliers médiévaux.
