Sébastien Mehal et la conquête de l’espace 

                                                                                                                                                                                                   /// Nora Djabbari

Architecte de formation, Sébastien Mehal se définit comme un arpenteur du monde urbain. Son travail singulier, influencé par des réflexions profondes, porte sur la dynamique propre aux villes et à leur perpétuelle évolution. Ce qui anime sa démarche est l’analyse de notre rapport à ces espaces si organiques, foyers de convergence mais aussi d’amalgames, d’harmonie et de violences. L’artiste se joue de notre perception visuelle pour créer des espaces artistiques à l’image de cette dualité. Dans ses œuvres, le contraste côtoie toujours la concordance pour produire un ensemble complexe, aux milles influences et aux milles interprétations. 

Dans cette exposition, ses œuvres se parent d’une géométrie abstraite. On retrouve l’influence des débuts de sa carrière, avec des monochromies aux couleurs vives. À l’image de l’humain dans un espace peuplé et rempli de diversité, ses formes constituent toutes ensemble un tissu touffu.

Sa technique labellisée de projection avec des seringues chirurgicales casse l’apparence faussement figée de ses compositions et leur apporte du mouvement, comme pour traduire les flux perpétuels de déplacements et d’idées, caractéristique de l’espace urbain. Ces flux qui semblent s’unir naturellement n’en sont pas moins le résultat d’un procédé réfléchi, à l’image du miroir brisé dont les fractures se propagent aussi rapidement que la lumière. Avec minutie, Sébastien Mehal devient le chef d’orchestre d’un monde où son idéal d’absolu prend vie. 

Sébastien Mehal travaille la question de frontière et les abolit symboliquement pour laisser place à son monde intérieur d’où prend naissance une nouvelle humanité magnifiée, lumineuse, équilibrée, métissée. C’est une complex-cité.