Mouvement 2 : L’Enseigne des Oudin met à l’honneur le travail de plasticienne d’Aline Ribière

/// Nora Djabbari

Le mouvement continue. En février dernier, Aline Ribière exposait ses vêtements accompagnés de performances dansantes. Robe écarlate, robe à l’envers ou robe aux carrés blancs envahissaient l’espace dans un défilé statique retraçant ses plus grandes pièces. Cette fois, avec l’exposition “Mouvement 2”, l’Enseigne des Oudin explore plus profondément son travail de plasticienne. La matière est au cœur de sa démarche. Pour produire ses vêtements, véritables extensions organiques des individus qui les portent, Aline Ribière apporte une délicate attention aux textures et aux formes. C’est un mariage qu’elle opère : celui de l’espace et de ses créations qui s’imbriquent dans un univers nouveau. Chaque création semble être une extension organique de l’individu qui la porte. Les vêtements ne sont plus de simples objets à revêtir, mais les manifestations d’une expression corporelle.

Son travail performatif a toujours été profondément en relation avec ses créations de plasticienne. “Je travaille toujours le même objet et suis travaillé par lui, il m’a ouvert des espaces d’actions et de pensées variés (…)” explique l’artiste. L’exposition est l’occasion d’apprécier la richesse de ses textures, la délicatesse de ses broderies et soieries, la diversité de ses inspirations. Jonché de photographies et d’installations, l’exposition “Mouvement 2” permet largement de s’immerger dans l’obsession matérialiste de l’artiste et de découvrir son rapport au corps habité.

Aline Ribière confère aux tissus une dimension érotique. Le toucher, la vue de ces objets constitue une source de plaisir intense dont l’exposition se nourrit. Le parcours donne notamment à voir son étonnante robe de patate visible dans la première salle qui expose ses pièces dites “organiques”. Cette nouvelle peau aux teintes de couleurs complexes se compose de pommes de terre bouillies.

Aline Ribière créer de nouvelles peaux qui plissent au rythme des mouvements. Faites de repassages et de pressions, elles se déploient au rythme de ses expérimentations. Son travail permet de s’ouvrir à un nouveau rapport au vêtement, devenant un objet auquel on peut se connecter intimement.     

L’Enseigne des Oudin accueille pour ce mois de mars une série de performances de Karine Saporta tous les vendredis à 19h et les samedis à 17h et 19h. Ces performances mettront à l’honneur “La robe de la bête” spécialement créée par Aline Ribière pour elle.