“Regards sur le dessin du XVIe au XXe siècle” à la Galerie Alexis Bordes

Alors que la semaine dédiée au dessin touche à sa fin, il est temps de prolonger notre exploration de ce médium en nous plongeant dans les œuvres délicates des vieux maîtres, que la Galerie Alexis Bordes s’efforce de mettre en lumière depuis toujours. Ici, vous trouverez des toiles où chaque détail est exécuté avec une précision digne d’une opération chirurgicale, des scènes champêtres qui respirent la quiétude, des rendus sublimes de la chair humaine, du bois sculpté aux nervures semblant être tissées d’or, ainsi que des mélanges d’influences allant de l’esthétique flamande à italienne.

La nouvelle exposition de la Galerie présente un bel éventail d’œuvres allant du XVIe au XXe siècle. C’est l’occasion de redécouvrir des talents peut-être moins célèbres que les géants de la Renaissance ou du Baroque, mais qui ont néanmoins apporté une contribution significative à leur époque. Parmi eux, Etienne Dumonstier, fin portraitiste et favori de Catherine de Médicis. Il s’inscrit dans l’émergence du portrait qui connaît une période faste dans le dernier quart du XVIème siècle. Jean-François Gilles dit Colson, quant à lui, s’est illustré dans le domaine de la peinture d’histoire, avec des compositions épiques et des scènes mythologiques empreintes de grandeur et de noblesse. Son style néoclassique, inspiré par les idéaux de l’Antiquité, témoigne de son engagement envers les valeurs de son époque.

Abraham-Louis-Rodolphe Ducros, artiste suisse, a lui consacré sa carrière à la représentation de paysages pittoresques. Ses œuvres transportent le spectateur dans des mondes antiques fantasmés et enchanteurs où la nature règne en maître.

Parmi les pièces les plus époustouflantes, une magnifique chinoiserie au lavis signée François Boucher. Il s’agit d’une esquisse préparatoire au tableau “Le Chinois Galant” actuellement conservé au Davids Samling de Copenhague. On apprécie autant les doux reflets sur les tuniques en soie que ce camaïeu de bleu obscur conférant. Cet ensemble qui reste fidèle au résultat final baigne dans une poésie juvénile et mystérieuse.

Parmi nos coups de cœur également, un remarquable pastel de François Flameng où figure une danseuse au repos. Grâce à son talent pour capturer avec rapidité les subtilités des instants, l’artiste nous enveloppe dans l’effervescence d’une soirée de loisir bourgeoise. Il joue avec des jeux de contrastes et de lumière éclatante qu’on devine surgir hors du cadre.

Un catalogue d’exposition abondamment fourni en références nous invite à explorer les différentes facettes des œuvres de chacun de ces artistes et ainsi à plonger, pour un moment, dans les fragments de beauté de ces périodes.