Une célébration de l’Été à la galerie Alexis Bordes

Un intérêt pour la nature, et en particulier pour les fleurs, relie les artistes et les œuvres de cet accrochage. Des roses aux pivoines, en passant par les lys, les pâquerettes et les buissons jaunes, la beauté et les couleurs du végétal se déclinent dans tous les genres, qu’il s’agisse de nature morte, de portrait, de paysage ou encore de toile symboliste.

Cette toile incarne l’esthétique réaliste de François Bauvin, maître de la nature morte et de la peinture de genre du XIXe siècle. La transparence et l’éclat du vase en verre captivent le regard tandis que la prédominance du rouge est flattée par un jeu de contraste avec le blanc des pivoines et le noir du fond.

La pièce maîtresse de ce nouvel accrochage est cette Allégorie du Printemps entourée de ses deux suivantes sur fond de paysage italianisant attribuée à James Dromgole Linton. Appartenant au mouvement symboliste, en vogue en Angleterre depuis le milieu du XIXe siècle et dans la continuité du préraphaélisme, le peintre a pour ambition de créer une peinture rappelant les traditions passées à une société perçue comme décadente depuis la Révolution industrielle. L’ambition morale de cette œuvre se manifeste à travers une composition en triangle, évoquant la Sainte Trinité, où les trois jeunes femmes méditant se détachent sur une nature idyllique en pleine éclosion.

Cette grande toile témoigne d’une vision fantasmée de la magnificence des époques passées dans un mélange syncrétique d’une esthétique médiévale et d’influences partagées entre les primitifs flamandes et italiens de l’époque moderne. L’œuvre, à la puissance décorative saisissante, fait la part belle aux costumes anciens et apparats luxueux.

Abel Truchet, peintre postimpressionniste, capte sur cette peinture une jeune bretonne qui se détend en cousant au soleil. Le contraste entre le flou des végétaux et la précision de la jeune bretonne dépeinte crée une mise au point saisissante sur les mains de cette dernière.