Mémoire d’Oplontis : Yo Marchand à la Galerie Claudine Legrand

Dans un monde où passé et présent se rencontrent, Yo Marchand s’inspire des vestiges du temps, de ce qu’il nous en reste. La série « Oplontis », présentée à la galerie Claudine Legrand, est une illustration sans pareil de ce dialogue entre le visible et invisible, entre mémoire et mythologie. À travers cette série, l’artiste nous invite à revisiter l’un des sites les plus énigmatiques de l’histoire antique : Oplontis, ville sœur de Pompéi, ensevelie sous les cendres du Vésuve en 79 après J.-C.

Oplontis, dont le nom figure uniquement sur la Table de Peutinger, est un territoire presque inexploré, une mémoire enfouie. Elle est la sœur jumelle de Pompéi, celle dont le souvenir, s’il n’est pas ranimé, réactivé, s’efface. Ainsi, Yo Marchand travaille en archéologue, et rend visible sur la toile, par une savante utilisation du rouge pompéien, d’ocre jaune, et de gris, le souvenir de cette cité disparue, de la vie ensevelie sous les cendres. La couleur, au centre de son travail, devient ici un moyen de communication transhistorique. Les teintes se déploient avec intensité, et la variation des épaisseurs révèle les formes et les empreintes du passé. Ce sont ces jeux de lumière et d’ombre, qui permettent à l’espace de la toile de nous imprégner au cœur d’Oplontis. Dans cette série, on accède aux déchirures vécues lors d’une ère révolue, à la température d’une ville oubliée. 

 

La précédente exposition, L’Éloge de la couleur, au Musée des beaux-arts de Bernay, avait déjà marqué un tournant dans l’approche de Yo Marchand, révélant une poésie tactile, une approche intime des couleurs.