Né en Syrie, Kazem Khalil arrive à Paris en 2001 et commence ses lavis au marc de café qu’il réalise avec ses mains, ses doigts ou ses ongles. Ses lavis ont un dessin très précis qui rivalise avec les giclures de marc de café aux nuances subtiles allant d’un marron profond à un ocre presque jaune . Il produit ensuite toute une série de tableaux qui livre une palette hardie et flamboyante d’où surgissent des figures aux allures ciselées dans la matière. Avec les grands formats, son geste s’épanche sans retenue avec une vigueur et une énergie à peine interrompues par le bord de la toile. A la touche plus marquée du couteau, Kazem Khalil en arrive à une touche plus fluide qui voit la dispersion formelle du sujet. Des visages possèdent trois yeux, deux bouches. Est-ce un excès de mouvement, une difformité ou un état schizophrénique du monde ? La peinture est chargée de témoigner d’une humanité fracassée, secouée qui est confrontée à une perte de repère totale.