Le fond de dotation Enseigne des Oudins consacre une exposition sur le thème de l’exil jusqu’au 20 décembre. Diasporas, Exil, Exilé(e)s réunit les œuvres de quinze artistes familiers avec de telles expériences. Ce rassemblement multiculturel met en lumière les épreuves que représente l’exil en tant que source de déracinement, mais aussi de création, de résistance et de renouveau.
///Melian Pussey
Diasporas, Exil, Exilé(e)s propose de regarder les travaux d’artistes faisant partie de la collection de l’Enseigne des Oudins sous l’angle de l’exil. Parmi les figures représentées par les accrochages et installations, nous pouvons retrouver : Aref El Rayess (1928 – 2005), Amal Abdenour (1931 – 2020), William Utermohlen (1933 – 2007), Thierry Agullo (1945 -1980), Bistra Lechevalier (née en 1933 en Bulgarie), Jean Verame (né en 1936 en Belgique), Matsutani (né en 1937 au Japon), Marcel Alocco (né en 1937 en France), Luschnig (né en 1942 en Autriche), Jacqueline Salmon (née en 1944 en France), Yamada (né en 1949 au Japon), Leszek Brogowski (né en 1951 en Pologne), Paraschiv (né en 1953 en Roumanie), Larissa Sansour (née en 1973 à Jesuralem est) et Alireza Shojaian (né en 1988 en Iran).

L’ensemble présenté offre un large panel de pratiques artistiques, parfois multidisciplinaires, comprenant de la peinture, de la sculpture, du dessin, de la photographie, et des productions textiles. La riche sélection de travaux exposés renvoie aux parcours respectifs de leurs créateurs, chacun ayant vécu une forme d’exil. La plupart d’entre eux ont quitté leur pays d’origine au cours de leur carrière, ou s’attache à aborder des sujets renvoyant à des problématiques identitaires. Ce sont autant de trajectoires de vie et de styles qui trouvent une résonance commune dans le cadre de l’exposition.


Alireza Shojaian a vécu dans trois pays dont l’Iran, le Liban, avant de s’installer à Paris en 2019. Son art traite de sujets queer, notamment des identités masculines non hétéro-normées au Moyen-Orient (image mise en avant) [1]. Il contribue à donner une visibilité aux communautés LGBTQIA+ de là-bas.
Larissa Sansour, basée à Londres, utilise la science fiction pour aborder la mémoire collective, l’identité et la politique palestinienne. Sa création en résine La palestinaute de 2010 est issue de sa réflexion novatrice sur le sujet.

Ce que Diasporas, Exil, Exilé(e)s cherche à montrer, c’est que l’exil correspond à une notion multiforme aux réalités variées et parfois spécifiques. Ses formes, les plus communes dans notre compréhension générale du terme, sont explorées en parallèle de sentiments intérieurs de décalage et de non-appartenance. De tels ressentis peuvent être considérés comme un exil intérieur, opérant comme une solitude existentielle, une impression d’être étranger à soi-même ainsi qu’à son propre environnement.
Notes :
[1] Alireza Shojaian, Corps à corps – © Enseigne des Oudins
Enseigne des Oudin – fonds de dotation
- Adresse : 4 rue Martel
- Code postal : 75010
- Ville : Paris
- Pays : France
- Tel : +33 (0)1 42 71 83 65
- Site Internet : enseignedesoudin.com
