Le XVIIIe siècle fut celui de la course à la porcelaine, considérée comme un « or blanc ». Deux princes, Auguste le Fort, électeur de Saxe et roi de Pologne, et Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé, premier ministre du roi Louis XV, atteints de la même « maladie de la porcelaine » et amateurs de céramiques importées à grand prix depuis l’Extrême-Orient, souhaitèrent tour à tour créer leur propre manufacture pour rivaliser avec les productions asiatiques et, ce faisant, asseoir leur prestige tout en assouvissant leur passion.
/// Stéphane Gautier
C’est cette histoire comparée et inédite des deux plus importantes fabriques de porcelaine de la première moitié du XVIIIe siècle, celles de Meissen et de Chantilly, qui est exposée au Domaine de Chantilly, du 5 septembre au 3 janvier 2021.
Pour la première fois, une exposition d’ampleur se propose d’éclairer le dialogue entre ces productions qui ont marqué les arts décoratifs du Siècle des Lumières. Organisée au sein des prestigieux Grands Appartements du château, datant eux mêmes du XVIIIe siècle, et servie par une scénographie de Peter Marino, elle permet d’admirer des pièces d’une virtuosité technique rarement atteinte et d’une somptuosité assortie à la légèreté du siècle de l’art de vivre.
Grâce aux prêts des musées nationaux et internationaux et d’un grand nombre de pièces exceptionnelles provenant de collections privées, l’exposition, par ailleurs une des seules jamais consacrées en France à l’extraordinaire production de la manufacture allemande de Meissen, permettra de redécouvrir des trésors d’art et de technique, et de s’immerger dans un monde aussi extravagant que raffiné.
Une exposition placée sous le commissariat de Mathieu Deldicque, Conservateur du patrimoine au musée Condé.