« absTRAIT » à la galerie Molin Corvo

Du 16 juin au 6 août, la galerie Molin Corvo présente absTRAIT, une exposition en duo des artistes Sam Lock et Antonio Bokel.

/// Stéphane Gautier

Pour la première fois, sous l’égide de la galeriste Roberta Molin Corvo, sont exposés en vis-à-vis les œuvres de l’artiste anglais Sam Lock diplômé de l’École des Beaux-Arts d’Édimbourg et celles de l’artiste brésilien Antonio Bokel diplômé en design graphique.

Deux œuvres qui s’opposent.

Sam Lock travaille sur la notion de temps, d’un temps figé, d’une peinture constituée sur l’idée de sédimentation des couches picturales contenant en elles une mémoire visuelle commune faite de traces, d’accidents, d’empreintes, dissimulant ou révélant un trait de crayon, la marque laissée sur la toile ou le papier par du ruban adhésif. En utilisant un chalumeau ou des ponceuses électriques, Sam Lock recours à un processus de vieillissement de l’œuvre qui parfois est couchée sur la couverture d’un livre. Son travail procède alors par un effacement progressif du temps. C’est une œuvre de l’intime.

Le travail d’Antonio Bokel est tout différent. Dans l’impermanence et la volatilité, ses compositions grandes découpes de tissus à la construction asymétriques s’emparent d’un vocabulaire urbain et semblent flotter au vent. Parfois un geste, un arc de cercle, ou une tâche invitent notre regard à se prolonger au-delà du format de la bannière accrochée à une tringle.  Le travail d’Antonio Bokel s’inscrit dans la sphère publique, dans le monde et émerge sur les murs de la ville.

Dans un accrochage sobre et efficace, Roberta Molin Corvo nous propose ce balancement entre espaces publics et espaces intérieurs, entre permanence et impermanence, entre temps suspendu et immédiateté de l’œuvre.