Aussi bien lieu de passage que point de rencontre, le pont Saint-Pierre vibre au rythme des crues de la Garonne depuis sa construction en 1852. L’œuvre monumentale de l’artiste Georges Rousse orne depuis décembre 2020 ce pont et investit ainsi le paysage de la ville rose.
« Après avoir marqué le parvis d’entrée du MEETT avec une œuvre conçue en dialogue avec le majestueux bâtiment de Rem Koolhaas, l’artiste Georges Rousse émet un signal puissant depuis un point fort de Toulouse intra muros, le pont Saint Pierre. Pont massif qui rythme le quotidien des habitants de la ville depuis 1987. Ici Georges Rousse utilise le paysage urbain patrimonial comme décor à une construction dissonante, disruptive, éclatante, telle un défi à l’histoire et aux éléments. L’oeuvre, via ses dimensions importantes, et le choix des couleurs vives, jaune de la croix occitane et rouge du blason de Toulouse, existera avec force dans l’embrasure urbaine du fleuve, adossée à l’imposant pont Saint Pierre. Éclairés à la tombée du jour, les deux disques qui la composent peuvent apparaître comme une représentation de l’énergie vitale, locale, lors des jours les plus sombres de l’année.» – Centre d’art nomade. Direction des musées de la ville de Toulouse
L’ouvrage d’art est géré par les services de Toulouse Métropole, il relie la place Saint-Pierre et l’hôpital de La Grave dont le dôme, majestueux, surplombe le fleuve. Le pont suspendu fut reconstruit plusieurs fois ensuite avant de rencontrer sa forme actuelle en 1987, lui permettant alors d’assurer une circulation de plus en plus accrue entre les deux rives Ses 240 mètres de long donnent à voir une imposante structure mêlant style industriel, de par un tablier métallique en forme de treillis, et matériaux locaux avec l’utilisation de la brique rouge.
À propos de l’artiste
Artiste international français, né en 1947 à Paris où il vit et travaille.
Depuis sa première exposition à Paris, à la galerie de France en 1981, Georges Rousse ne cesse d’ex- poser et d’intervenir dans le monde entier (Europe, Asie, États-Unis, Québec, Amérique latine…), pour- suivant son chemin artistique au-delà des modes Il a participé à de nombreuses biennales – Biennale de Paris, Biennale de Venise, Biennale de Sidney et reçu des prix prestigieux Il est représenté par plusieurs galeries européennes et ses œuvres font partie de collections majeures.
Depuis le jour où il a reçu en cadeau le mythique Brownie Flash de Kodak, l’acte photographique ne l’a plus quitté Parallèlement à l’émergence du Land Art, Georges Rousse choisit d’intervenir dans le champ de l’appareil photographique en établissant une relation inédite de la peinture à l’espace Dans un bâtiment ou un paysage urbain, il repère immédiatement un espace pour sa qualité architectonique, sa lumière Les formes qu’il y peint ou dessine, les volumes et architectures qu’il y construit semblent éclatés, désagrégés, sur les différents plans spatiaux qu’il organise et met en scène dans le but ultime de créer une image. L’image finale se construit à partir du point de vue de son appareil photographique, par des effets de perspective, d’anamorphoses et de trompe-l’œil. Il arrête le temps et fixe une image où se confrontent forme plastique, pleine d’espoir et d’énergie, et masse architecturale.