/// Nora Djabbari
“Certains peignent, d’autres sculptent, je fais des ”vêtements”, mais il s’agit bien de la même démarche” affirme Aline Ribière, plasticienne qui travaille les vêtements pour construire tout un imaginaire autours des mystères du corps. Aline Ribière se sert de la matière textile pour créer des deuxièmes peaux enveloppant les objets sur lesquelles elles se fondent, créant des humains nouveaux. Le travail d’Aline Ribière prend en compte l’extérieur et l’intérieur, se développe dans une dynamique complexe qui met en relation le corps humain avec le monde qui l’entoure. L’anatomie et les sens, la beauté des formes humaines, la lumière sont autant d’inspirations pour cette artiste qui ne cesse de repousser les limites de la technique et des possibles.
Née en 1944, l’artiste dépasse les attentes traditionnelles qu’on confère aux vêtement pour en faire des objets dépassant l’utilitarisme. Robes à l’envers, robe en papier, robe en plastique ou robe en verre et en résine… Aline Ribière multiplie les matériaux et les intentions, se joue des étoffes, construit des transparences et des mariages heureux de matière. D’abord dessinatrice, puis peintre, elle s’est nourrie tout au long de sa vie d’Histoire de l’Art. En témoigne sa robe balançoire d’après Renoir (2000). Créer des pièces textiles est une façon pour elle de créer des sculptures humaines.
L’exposition “Aline Ribière, mouvement 1” intègre des œuvres dont le maître mot est « baroque ». Ses sculptures ne sont pas figées, mais inscrites dans la fluidité. En 1977, une Robe Rouge écarlate danse, suivie en 1981 par une Robe à l’envers aux teintes charnelles. Entre 1985 et 1988, des Robes Carrés Blancs surgissent, géométriques et minimales. Sa palette s’enrichit constamment de nouveaux médiums, dialoguant avec les vêtements urbains, évoquant l’univers de la danse et du théâtre contemporain. Aline Ribière transforme les corps en objets de médiation, grâce à la superposition des volumes. À la manière d’une architecte, elle construit des ensembles qui s’intègrent aux espaces, intriguent et provoquent l’œil.
Du mardi 6 au samedi 10 février, à 19h, l’Enseigne des Oudin accueillera également le festival “Je danse … donc Je suis”, qui permettra aux visiteurs d’assister aux chorégraphies de danse contemporaine de Karine Saporta, faisant écho au travail d’Aline Ribière. Ayant pour thème “Composer/Décomposer« , les performances seront suivies d’une rencontre avec une personnalité artistique ou intellectuelle.
Une exposition à voir jusqu’au 17 février.
Enseigne des Oudin – fonds de dotation
- Adresse : 4 rue Martel
- Code postal : 75010
- Ville : Paris
- Pays : France
- Tel : +33 (0)1 42 71 83 65
- Site Internet : enseignedesoudin.com
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